Algérie

Médéa Les fellahs, le problème du foncier et le retour des populations rurales




La redynamisation du secteur de l'agriculture, dans la wilaya de Médéa, doit nécessairement passer par l'accélération du retour effectif des populations rurales sur leurs terres et la mise à leur disposition de tous les moyens financiers et matériels ainsi que par le règlement définitif du problème du foncier dont souffrent pratiquement toutes les communes rurales. C'est la conclusion qui s'est dégagée à l'issue de l'étude et des débats qui ont été consacrés à cet important secteur de l'agriculture, combien stratégique et dont dépend l'avenir. Un dossier qui a bénéficié d'une grande attention, durant toute une journée, lors des travaux de l'APW de Médéa dans sa première session ordinaire pour cette année 2008. Un dossier qui a été traité en présence du wali, M. Abdelkader Zoukh, et de son exécutif, dont les principaux intervenants dans ce secteur, à savoir le directeur des services agricoles et celui de l'hydraulique ainsi que le conservateur des forêts. Ainsi, de la lecture de ce dossier, complet et exhaustif, qui a été présenté par M. Kamel Abdelaziz, DSA de la wilaya de Médéa, et sans entrer dans tous ses détails, il ressort que de par sa position géographique, la wilaya de Médéa est une région agro-pastorale par excellence, dans ce sens que sur les 877.595 hectares constituant sa superficie totale, l'agriculture en compte 773.541, dont seulement 338.347 (soit 44%) sont malheureusement utiles actuellement, 292.636 de pâturages et 142.558 de forêts. Une wilaya dont la superficie agricole totale se distingue par trois régions différentes: une zone montagneuse (28%), agricole à 100%, une zone de plaines (30%), également agricole à 100%, et une zone de plateaux (42%) de type agro-pastoral. La zone montagneuse, avec 93.170 hectares, englobe toute la partie nord-ouest de la wilaya, en plus de quelques poches à l'est (les communes de Baâta, Sidi Ziane, Tablat, les Deux Bassins et El-Aïssaouia), et se caractérise par la culture du vignoble, des arbres fruitiers, l'élevage bovin et l'apiculture. La zone des plaines intérieures, avec 101.137 ha, englobe la partie nord-est et se caractérise par la culture céréalière et celles des légumes, l'élevage ovin et l'aviculture. La troisième et dernière zone, celle des hauts-plateaux, avec 144.040 hectares, englobe toute la partie sud de la wilaya et se caractérise par l'agriculture pastorale et l'élevage ovin. Quant à l'utilisation annuelle effective de la superficie agricole utile, elle se répartit comme suit: 101.795 hectares (soit 64%) pour la culture céréalière, 29.420 ha (15%) pour le fourrage, 22.339 ha (14%) pour les arbres fruitiers, 7.268 ha (5%) pour le vignoble et 1.906 ha (1%) pour les légumes secs. Les aides financières octroyées par le FNDRA et le FNIDA, du 1er janvier 2000 au 29 février 2008, et entrant dans le cadre du soutien aux agriculteurs, se sont élevées à 863 milliards 346 millions de centimes pour les 6.941 dossiers acceptés sur les 7.524 déposés et étudiés. Comme il y a lieu de souligner que sur les 6.941 dossiers acceptés et intégrés dans ce programme de soutien, 2.269 projets ont été par la suite annulés suite aux difficultés financières rencontrées par les bénéficiaires. Sur les 4.672 projets définitivement lancés, 4.200 l'ont été totalement et achevés, alors que les 472 autres sont en voie de réalisation. Ce dossier de l'agriculture, dont il faut reconnaître la clarté de la présentation par les chiffres et les moindres détails, a donné l'occasion à un grand nombre de membres de l'APW d'intervenir pour faire état de leurs observations, relevées lors des nombreuses visites effectuées sur le terrain, et des préoccupations dont leur ont fait part les agriculteurs rencontrés. Et M. Kamel Abdelaziz de donner à chaque fois des réponses claires et des explications détaillées. Comme il sera relayé, de temps à autre, par le directeur de l'hydraulique, M. Ali Dialem, et le conservateur des forêts, M. Ali Touahria, qui donneront d'autres explications détaillées. L'occasion également pour M. Abdelkader Zoukh d'intervenir pour rassurer: «Nous sommes conscients de tous les problèmes rencontrés dans ce secteur de l'agriculture, comme dans tous les autres secteurs et nous y travaillons d'arrache-pied». Concernant l'épineuse question sur le retour des populations rurales sur leurs terres, le wali dira: «Rassurez-vous. Certes, il y a des difficultés mais le programme est dans une courbe ascendante». Le dernier point contenu dans ce dossier de l'agriculture avait trait à l'annonce de la création d'une station d'élevage équin, une jumenterie plus précisément, à Chahbounia, chef-lieu de daïra situé à 118 km au sud de Médéa, et pour laquelle une enveloppe financière de 500 millions de centimes a été dégagée. Le démarrage de ce projet n'étant plus désormais qu'une question de semaines. Dans son rapport, la commission de l'APW chargée de l'agriculture, des forêts et de la protection de l'environnement n'a pas manqué de faire part de plusieurs recommandations objectives en relation avec les difficultés constatées sur le terrain et dont la principale a trait justement au problème du foncier que rencontrent beaucoup d'agriculteurs qui occupent des terres familiales sans posséder aucun acte, leur exploitation s'étant toujours faite ainsi, de père en fils. Ou encore la nécessité pour les pouvoirs publics d'accorder les plus grandes facilités pour le développement de l'habitat rural, de donner un plus grand volume à l'ouverture de nouvelles pistes en zones enclavées, de multiplier les petits barrages et autres retenues d'eau, sans oublier les forages de puits, de doter les agriculteurs en matériel performant, d'accorder une plus grande aide aux éleveurs... Ce dossier de l'agriculture aura été également au menu de la conférence tenue mercredi dernier à Médéa par le ministre délégué au Développement rural, M. Rachid Benaïssa. Une conférence sur «le renouveau rural».


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