Algérie

Médéa Des projets pour le retour des populations sur leurs terres



« Il est devenu aujourd'hui extrêmement urgent de renforcer les mesures prises dans le sens d'une meilleure protection de la couverture forestière existante, sa mise en valeur et un élargissement de sa superficie qui reste la solution idoine pour contrer l'avancée du sable, ou désertification, qui menace la partie nord de la wilaya tout en reboisant, à grande échelle, sa partie sud». Parmi les sept recommandations faites par la commission de l'APW de Médéa, chargée de l'agriculture et de la protection de l'environnement, lors de sa troisième session ordinaire pour cette année 2007, et la dernière de son mandat quinquennal, celle-ci est considérée comme la plus importante dans la mesure où elle met, encore une fois, sous les feux de la rampe, le devenir des forêts dans la wilaya de Médéa. Des recommandations qui font suite à la présentation de ce dossier par M. Ahmed Kari, conservateur des forêts de la wilaya de Médéa dont c'était la dernière intervention, ayant été muté tout dernièrement dans la wilaya d'Aïn Témouchent pour les mêmes fonctions. Ces sept recommandations, toutes aussi importantes les unes que les autres, sont venues à point nommé, surtout après cette «catastrophe écologique» que la partie nord de la wilaya de Médéa a connue lors des multiples incendies qui ont eu lieu durant l'été dernier, précisément dans les régions d'El-Hamdania, Tablat, El-Aïssaouia... S'étalant sur une superficie totale de 877.595 hectares dont plus de 161.320 hectares de forêts, soit 19% de la superficie totale, ce qui constitue une moyenne appréciable qui approche les 25%, la moyenne mondiale, pour un meilleur équilibre écologique, la wilaya de Médéa compte aujourd'hui plus de 923.030 habitants dont plus de 85% vivent en zones rurales, dans un environnement foresto-agro-pastoral qui nécessite un aménagement par endroits et un réaménagement en d'autres pour une meilleure intégration et une participation effective des ressources forestières dans l'économie nationale ainsi que dans la réalisation d'un développement durable de la wilaya de Médéa qui se caractérise, d'autre part, par une pluviométrie qui varie de 200 à 850 mm par an, en allant crescendo du sud vers le nord. Avec une population active, dans les domaines des forêts et de l'agriculture, qui approche les 55% de la population active totale, les principales activités qui sont actuellement menées sous l'égide conjointe de la conservation des forêts et de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Médéa, se caractérisent par la mise en valeur des terres, l'utilisation du bois, la plantation d'arbres fruitiers, l'élevage sous toutes ses formes, l'artisanat traditionnel typiquement rural... La conclusion à laquelle est arrivée cette commission de l'APW, après l'étude du rapport présenté par M. Ahmed Kari, et les débats qui ont suivi, est que le développement de la couverture forestière tout comme sa protection et sa mise en valeur, ne sauraient se faire sans une attention davantage soutenue à la prise en charge dont bénéficient actuellement les principaux oueds qui traversent la wilaya de Médéa et qui sont ceux de Chlef, avec ses deux grands lacs de Boughezoul et de Ghrib, des Issers, de Chott El-Hodna, de Mazafran, du Hamiz et d'El-Harrach qui couvrent à eux six, à travers leurs nombreux affluents, la totalité de la superficie de la wilaya qui se trouve géographiquement, faut-il le rappeler, au beau milieu de l'Atlas tellien. Cette attention soutenue envers ces principaux oueds, se trouve renforcée par la mise en place et en application sur le terrain d'un vaste programme destiné à encourager les populations rurales ayant quitté leurs terres, pour une raison ou une autre et notamment lors de la décennie noire, à y retourner. Un programme qui est mené actuellement par les différents services de la conservation des forêts de la wilaya de Médéa et qui s'articule autour de plusieurs axes. Ainsi, dans la composante «agriculture de montagne», l'on distingue les plantations fruitières, la pose de brise-vent et l'amélioration foncière. Dans celle des métiers ruraux, l'on trouve l'apiculture, l'aviculture et l'artisanat traditionnel. Pour ce qui est du désenclavement des populations rurales, il y a l'ouverture de nouvelles pistes et l'aménagement de celles existantes. Contre l'érosion des sols, il y a lieu de citer le reboisement à travers la réalisation d'une véritable bande verte, les corrections torrentielles à multiplier, la fixation des berges, les travaux sylvicoles... La mobilisation hydrique, enfin, se caractérise par l'aménagement de sources et de puits d'eau, le fonçage de puits et la réhabilitation de ceux existants ainsi que la multiplication des retenues collinaires et des «ceds». Toutes ces activités s'appuyant sur un vaste travail de proximité et de sensibilisation pour une meilleure efficacité. Pour en revenir aux recommandations émises par cette commission de l'APW chargée de l'agriculture et de la protection de l'environnement, nous citerons «l'encouragement à la création de pépinières spécialisées dans les arbres et les semences», «la construction de retenues d'eau», «l'encouragement à l'investissement dans le secteur des forêts», «la multiplication des plantations fruitières», «l'amélioration de l'état de la flore existante» et surtout la matérialisation, dans tous les établissements scolaires de la wilaya de Médéa, du slogan «Un arbre pour chaque élève».



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