Algérie

Mdina Jdida : le cri de détresse des immigrées clandestines Oran : les autres articles


Mdina Jdida : le cri de détresse des immigrées clandestines                                    Oran : les autres articles
Durant la journée, les femmes restent près du « camp » pour surveiller les quelques biens en vaisselle et en vêtements tandis que les enfants font la manche au marché de M'dina Jdida.
Une dizaine d'immigrées clandestines, dont certaines âgées de plus de 60 ans, et des enfants squattent les rues du quartier Saint-Antoine d'Oran (Mdina Jdida). Ces femmes vivent dans des conditions très précaires et dorment à même le sol. «Sadaka, Sadaka fi Sabil Allah», dit l'une d'entre elles interrogée sur son travail.Durant la journée, les femmes restent près du «camp» pour surveiller les quelques biens en vaisselle et en vêtements tandis que les enfants font la manche au marché de Mdina Jdida. La famille se retrouve pour passer la nuit à la place de la mosquée donnant sur la rue de Tlemcen. «Nous ne comptons que sur Allah et la générosité des Algériens», nous confie l'une d'elles dans un français difficile.
Le groupe de femmes est originaire de la République du Niger et dispose de cartes de séjour dépassant le délai en Algérie. «Mon mari a été tué par un groupe armé et j'étais également menacée avec mes enfants. Je ne pouvais pas retourner au Niger après l'expiration du délai de mon séjour en Algérie», nous confie, avec beaucoup d'émotion, F.A., en nous montrant ses papiers d'identité. «Nous vivions ensemble à Tamanrasset et nous avons cotisé pour traverser le désert avec un passeur», confie une autre.
La montée du phénomène de l'immigration clandestine partage l'opinion publique. «Des êtres humains, des femmes et des enfants, traités comme ça ! C'est honteux, indigne ! L'Algérie a de quoi alléger les souffrances du continent, l'Etat doit les prendre en charge. Les enfants doivent être inscrits à l'école», s'indigne un commerçant. «Ils exagèrent, des campements en pleine ville ! Ils auraient dû aller à la périphérie», nous confie un habitant du quartier. Les services de la police déclarent ne pas disposer de chiffres sur le nombre des cas similaires à Oran. Elle n'est guère moins pénible sous le soleil, la misère !
Encore une fois, la question des frontières et de la libre circulation est douloureusement posée et la souffrance des pays du Sud est remise sur le tapis. Les objectifs du millénaire quant à la réduction des écarts entre les pays du Sud et ceux du Nord semblent encore lointains et la société civile maghrébine et africaine devra doubler d'effort pour imposer l'installation d'une stratégie internationale sur les migrations au Forum social mondial qui aura lieu en Tunisie en mars 2013.
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