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Marsa Ben M'hidi, l'Eldorado des petits métiers


Marsa Ben M'hidi, l'Eldorado des petits métiers
L'afflux des vacanciers vers les sites de baignade imprime, et cela va de soi, de nouvelles règles à l'équation de l'offre et de la demande et dope ainsi le créneau du négoce, dont l'un des corollaires est l'émergence de nouvelles activités gravitant autour du tourisme. Il va sans dire que cette dynamique, limitée dans la durée, le temps que s'écoule la haute saison, est un vecteur par excellence générant des dizaines d'emplois, dont une partie non négligeable dans l'informel. Les villes de l'extrême ouest de l'Algérie ne dérogent nullement à la règle. Des jeunes venant des quatre coins du pays s'y rendent pour gagner un peu d'argent en travaillant dans la restauration, l'habillement ou encore comme vendeurs de beignets et de friandises sur les plages. Laïd est un jeune de 23 ans originaire de Mila. Chaque jour, il parcourt des dizaines de kilomètres sur les plages pour écouler ses beignets qu'il vend à 50 DA/la pièce. « C'est le quatrième été consécutif que je passe ici. Tout a commencé lorsque j'ai rendu visite à des voisins qui ont ouvert un fast-food à Marsa Ben M'hidi. J'avais à peine 19 ans », se souvient-il. Au lieu de rester chez lui à Mila et passer l'été dans les chantiers, El Aïd a préféré tenter sa chance dans l'extrême ouest du pays. Question de gagner un peu plus d'argent. « Dieu merci, des amis m'offrent le gîte et le couvert. La journée, je sillonne le long rivage de la plage Bider jusqu'à ce que j'épuise toute ma marchandise. Des fois, avant midi, j'écoule tous mes beignets, alors qu'il m'arrive, en revanche, d'en vendre que la moitié », confie-t-il. Tout de même, Laïd se dit ne pas regretter d'avoir choisi cette activité. « Certes, je ne gagne pas des millions, mais je ramasse suffisamment d'argent pour contribuer aux frais de la famille. A Mila, je travaille comme man?uvre sur les chantiers, et c'est très épuisant. C'est l'une des raisons qui m'ont poussé à venir travailler ici », avoue-t-il. Mahdi n'a que 16 ans et il habite Oran. A peine l'Aïd Essghir célébré, il est venu à Marsa Ben M'hidi en compagnie de ses deux frères aînés. « Nous travaillons dans l'habillement et chaque été nous venons à Marsa Ben M'hidi pour participer à la foire. Cela fait deux ans que j'accompagne mes frères ici », souligne-t-il. En venant la première fois à Marsa en 2012, Mahdi croyait passer ses vacances sans contraintes. « Je me suis vite rendu compte que nous sommes ici pour bosser, et non s'enraciner sur le sable fin. Désormais, j'ai compris le système. Toutefois, mes frères me laissent me baigner de temps à autre. Et cela est amplement suffisant pour oublier le travail et me revigorer », confie-t-il. Et d'ajouter : « Il me reste que quelques jours à passer ici. A la fin du mois, je vais rentrer chez moi pour me préparer à la rentrée scolaire ». Spécialiste en la préparation des crêpes, Rafik, lui aussi, âgé de 16 ans, est devenu en quelque sorte la coqueluche des vacanciers. Avec sa toque d'une blancheur irréprochable, il ne quitte pas des mains sa machine, tant la demande sur son produit est forte, notamment en soirée. « J'ai fait un marché avec mon père qui loue une rôtisserie ici. Il m'a réservé un coin devant son commerce pour que j'installe mon grill », chuchote-t-il. Rafik est originaire de Khmis Meliana. « C'est un élève très studieux. Pendant l'année, il se consacre entièrement aux études et une fois les grandes vacances venues, il m'accompagne ici. Cela fait deux ans qu'il ne me quitte plus durant l'été. Bien qu'il gagne bien sa journée, Rafik n'a rien d'un dépensier », soutient le père à Rafik. « Je mange ce que je veux chez mon père et je dort sur un lit confortable. Pratiquement, je n'ai pas de dépenses. Le pécule que je ramasse durant l'été il me sert à acheter les vêtements et les articles scolaires. Le reste je le partage avec ma famille. Ça a été toujours ainsi », indique-t-il. El Aïd, Mahdi ou Rafik ne sont que des cas parmi des centaines d'autres qui viennent à Marsa Ben M'hidi gagner de l'argent honnêtement et à la sueur de leur front.


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