Marche des lycéens et collégiens à Adrar

La tension était toujours vive hier à Adrar, deuxième jour du mouvement de protestation des élèves contre la programmation des compositions du troisième trimestre durant la première semaine de juin. Au moment où des collégiens se joignent à la contestation, l'un d'entre eux a été heurté par un véhicule. Gravement blessé, il a été évacué en urgence à l'hôpital par un particulier. En colère, d'autres collégiens se sont mis à lancer des pierres dans tous les sens. Conséquence, des élèves ont été blessés. Les services de l'ordre ont eu toutes les peines du monde pour maîtriser la situation vu le nombre des élèves qui étaient en dans la rue. Plus de 10.000 élèves, lycéens et collégiens, ont marché hier à Adrar. Du jamais vu dans cette ville. Hier en début d'après-midi, la situation était toujours tendue et l'association des parents d'élèves a dénoncé le silence des autorités, tout en rejetant l'entière responsabilité de la détérioration de la situation au ministère de l'Education nationale. L'accès au siège de la wilaya a été fermé le matin suite au sit-in des élèves. Dès 09h, ils se sont rassemblés portant des banderoles disant « non aux examens en juin ». Le mouvement de protestation des lycéens s'est rapidement propagé. Les élèves ont boycotté les cours de la matinée en réponse à l'appel à la mobilisation lancé sur facebook suite à l'échec du dialogue avec le directeur de l'éducation. Le siège de cette direction a été fermé hier. Les élèves refusent catégoriquement la proposition du directeur de l'éducation concernant la programmation des examens en matinée seulement à partir du 05 juin. Les collégiens, à leur tour ont rejoint la contestation dans la matinée, donnant ainsi plus d'ampleur au mouvement. Conséquence : la circulation était bloquée au centre-ville. Un renfort de police a été dépêché devant la wilaya. Les protestataires ont exigé de rencontrer le wali. Leur revendication ' Que la date des compositions de fin d'année soit avancée au début de mai, où le mercure est déjà à plus de 45°C. Les élèves accusent la ministre de l'Education nationale directement de « négligence envers les élèves du sud », indiquent leurs représentants rencontrés près du siège de la wilaya. De leur côté, des députés et des sénateurs d'Adrar soutiennent la revendication des protestataires en soulignant que la gestion d'un pays aussi vaste que l'Algérie exige la décentralisation des décisions. La différence de température entre le nord et l'extrême sud est à plus de 30°C dans la journée, soutiennent-ils. De leur coté, les parents d'élèves accusent la ministre de l'Education de mettre en danger la santé de leurs enfants. « La ministre doit assumer toute la responsabilité de la situation actuelle ». Enfin, notons que certains élèves présents à la marche sous un soleil de plomb ont eu des malaises et ont été évacués à l'hôpital.