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Etre un élève au Sud en juin


Etre un élève au Sud en juin
Les élèves au sud du pays se sont rappelés au bon souvenir de Benghebrit en menant, hier, un coup de force à Adrar où ils ont fermé l'accès au siège de la wilaya. Une action symbolique pour exprimer leur refus de passer des examens de fin d'année en juin. Une mobilisation générale, appuyée par les parents d'élèves et des élus de la région, qui revendique l'avancement des dates des examens à début mai. La raison : une température moyenne avoisinant les 40° qui n'est pas faite pour mettre les candidats dans les meilleures conditions possibles. Les prévisions météo pour la première semaine de juin indiquant cette moyenne.Cette revendication n'est pas nouvelle puisqu'elle a déjà été proposée mais la ministre de l'Education nationale s'était alors engagée à réunir toutes les commodités, dont les équipements de climatisation, dans les centres d'examen. Mais apparemment cette solution ne satisfait pas grand monde dans le Sud algérien et ça se fait entendre. Le message est fort et les accusations contre Benghebrit sans ambages. Elèves et parents l'accusent de négligence et de mettre en danger la vie des enfants en insistant sur une programmation à revoir de toute urgence. Cette situation a poussé l'année dernière les parents d'élèves scolarisés dans les wilayas du Sud algérien à dénoncer l'attitude de la tutelle qui néglige, selon eux, les différences géographiques dans un pays continent comme l'Algérie, d'où les résultats catastrophiques au bac chaque année.Rappelons qu'un boycott des établissements scolaires avait été décidé à Adrar suite à une rencontre tenue par la fédération des associations des parents d'élèves locale qui a appelé ses membres à ne plus envoyer leurs enfants à l'école à partir du 25 mai. L'école dans les wilayas du Sud devait faire l'objet d'une profonde réflexion mais le gouvernement l'a limité à une question de changement de dates de la rentrée scolaire et une sortie précoce en vacances d'été, en raison toujours des fortes chaleurs dans ces régions. Le débrayage des lycéens a également fait réagir députés et sénateurs d'Adrar qui ont appelé à la décentralisation des décisions. Et on ne peut que les comprendre lorsqu'un responsable décide du sort d'une région bien à l'abri de son bureau climatisé. Si on sait que les demandes des lycéens d'Adrar ne seront pas prises en compte en amont et qu'en aval la solution répressive est la plus indiquée pour un département déjà récidiviste, le débat a le mérite d'être posé et ouvert : l'Algérie doit-elle changer de mode de gouvernance et se diriger vers un fédéralisme adapté en l'absence de tout autre alternative à l'Etat jacobin '


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