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Manifestations de policiers



Manifestations de policiers
La grogne des policiers s'est estompée, du moins dans sa manifestation publique, après l'engagement du Premier ministre à satisfaire quelques-unes des revendications exprimées. Quels enseignements tirer et quelles conséquences politiques éventuelles à ce mouvement, qui a ébranlé la capitale, avec notamment un bivouac inédit devant le siège de la présidence de la République comme acte culminant 'Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)La première déduction à laquelle on se rend, après avoir observé ces unités d'URS battre le pavé et pris connaissance de leur plate-forme de revendications, est que ce corps de la police a été rongé par l'usure à force d'avoir été sollicité pour mater les différents mouvements de contestations sociale, syndicale et politique.La révolte des URS, qui a éclaté à Ghardaïa pour s'étendre par la suite à Alger et d'autres villes du pays, est, donc, la conséquence directe de la politique du tout répressif que le gouvernement a érigé en mode de gouvernance.En effet, la police, notamment les unités d'URS, a été systématiquement mobilisée pour faire face aux contestations de divers types qui se sont particulièrement amplifiées dans le sillage du printemps arabe.Plutèt que de se rendre à des interventions en amont pour soltionner la multitude de crises vécues notamment depuis janvier 2011, le gouvernement y a systématiquement opposé son bras répressif, la police. A trop forcer sur la corde, elle finit par se casser. C'est ce qui est vraisemblablement arrivé avec les URS, excessivement sollicitées pour des opérations de répression.Et c'est tout à fait logique que c'est depuis Ghardaïa que la révolte a été sonnée. C'est dans cette région extrêmement tendue depuis de longs mois, conséquence des affrontements intercommunautaires, que l'usure a été le plus ressentie.Des policiers ont témoigné à la presse qu'ils n'ont pas été relevés depuis près d'une année. Et c'est tout naturellement, par ailleurs, que ce soit le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, qui subisse en premier chef cette exposition de colère. C'est lui le premier gestionnaire opérationnel du corps de la police. Il n'étonne donc pas que sa tête soit réclamée. Mais étant donné la sensibilité du poste de DGSN et l'ambition prêtée à son titulaire (Abdelhamid Hamel), le commentaire n'a pas résisté aux extrapolations politiques, jusqu'à y voir derrière la manifestation des policiers une manœuvre orchestrée de main d'experts.Cette assertion s'est appuyée sur le fait que les deux principales revendications exprimées ont confiné en le départ du DGSN et la permission de créer un syndicat autonome de la police. Deux revendications sur lesquelles le Premier ministre n'est au demeurant pas engagé.Cela étant, même s'il vient malgré tout à demeurer en poste, le DGSN aura tout de même subi de plein fouet cette révolte des tuniques bleues. On le voit mal, en effet, prétendre, après cela, à de plus hautes charges (politiques).Pour rappel, la rumeur a attribué à Abdelhamid Hamel l'ambition de briguer la présidence de la République. Une ambition définitivement contrariée ' Fort possible. Si la révolte des policiers rend malheureux le DGSN, elle aura en même temps permis au Premier ministre de faire valoir son rôle prégnant sur la vie politique nationale. C'est à lui qu'a échu de négocier le retour au calme, lors d'un conclave qui a sacrifié aux us protocolaires.Le Premier ministre, instruit certainement de la chose, a reçu les représentants des policiers au siège de la présidence, déserté par le chef de l'Etat depuis fin avril 2013, alors qu'il pouvait bien les recevoir dans ses bureaux au Palais du gouvernement.Il est impensable que le Premier ministre ait pris la décision de tenir réunion au palais d'El-Mouradia sans se référer à plus haut.Tout cela s'est fait au grand dam du chef de cabinet de la présidence de la République Ahmed Ouyahia, qui aura essuyé un camouflet.L'occupation par Abdelmalek Sellal des bureaux de la présidence de la République, perçue comme un impair diplomatique, atteste en vérité de la délégation davantage de prérogatives présidentielles au Premier ministre. Une mise en appétit '


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