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Les CRS et les BRI ont frisé l'affrontement


Les CRS et les BRI ont frisé l'affrontement
La démarche conciliante de Abdelmalek Sellal n'a pas largement convaincu dans les rangs des policiers en colère. Ce jeudi, ils étaient une centaine à revenir contester à El-Mouradia. Sauf que cette fois-ci, les tuniques bleues n'ont pas eu accès à la pelouse gazonnée de la présidence de la République. Une unité d'intervention spéciale de la garde républicaine occupait déjà l'espace depuis la veille. «Le premier qui franchit la ligne, je tire», menace un militaire l'arme pointée sur un CRS.Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir)Il est 11h et le retour inattendu d'une centaine de policiers anti-émeutes plonge à nouveau l'ex-Golf dans la panique et le désordre.Les BRI (Brigade de recherche et d'intervention) n'étaient pas loin. Ils avaient visiblement l'info. Aussitèt, ils encerclent leurs frères d'armes contestataires et tentent de les isoler dans un coin. Ils veulent visiblement leur faire éviter le moindre contact ou confrontation avec les hommes d'intervention de la garde républicaine. Surtout que ces derniers sont loin d'être venus pour faire de la figuration.Les éléments des BRI seront assistés par d'autres corps de police mais cela n'empêche pas que quelques manifestants parviennent à briser le cordon sécuritaire. Ils tentent d'accéder aux jardins de la présidence, à travers le fleuriste mitoyen. «Le premier qui franchit la ligne, je tire», menace un militaire, le doigt sur la gâchette.Un fonctionnaire en tenue civile en rajoute une couche : «La récréation est terminée, faites demi-tour. Ils ne sont pas là pour rigoler, ils ont reçu des instructions fermes». Il n'en a pas fallu plus, pour que les tuniques bleues reviennent sur leurs pas. N'empêche, ils brandissent à nouveau des pancartes : «Hamel dégage”?».Les accès au rond-point principal d'El Mouradia sont bloqués à la circulation. Des fourgons pour embarquer les marcheurs bleus arrivent sur place à partir de midi trente.«Pas question de revenir à la caserne, nous restons là jusqu'à satisfaction de nos doléances”? Sellal nous a menés en bateau», répondent-ils défavorablement aux sollicitations de leurs supérieurs hiérarchiques. Pendant ce temps, les BRI rendent la vie difficile à la presse. Pas le moindre contact avec les hommes des Unités républicaines de sécurité (URS).Des agents en civil empêchent, dans un premier temps, les photographes de presse de prendre des photos. «Vous ne voyez pas qu'il y a une plaque qui interdit de photographier la présidence de la République'», lance un agent en civil. Pourtant, la veille, tout le monde a accédé, photographié et filmé. «ça, c'était la veille, aujourd'hui, les règles ont changé», rétorque-t-il à nouveau.Vers 14h, un représentant des policiers contestataires vient s'adresser à la presse. Il demande à ses collègues de faire un cordon autour des journalistes pour qu'il puisse s'exprimer sans l'intervention des BRI.A peine souffle-t-il le premier mot que les hommes des Brigades de recherche et d'intervention tentent d'empêcher le point de presse improvisé.Des bousculades suivront et les deux corps de police sont sur le point d'en arriver aux mains. Voyant la situation dégénérer, le chef des BRI demande à ses éléments de se retirer et de laisser faire. «Nous avons demandé, hier, au Premier ministre de faire assister la presse à nos discussions. Chose qu'il a refusé. Il n'y a eu aucun P-V sanctionnant la rencontre et aucune de ses promesses n'a été écrite ou signée.Nous voulons du concret et que par-dessus tout, Hamel parte», déclare-t-il. 15h passées, le chef de Sûreté de la wilaya d'Alger revient voir ses éléments en rébellion.Appuyés par d'autres cadres supérieurs de la police, ils arrivent à les dissuader par petits groupes. Ils commencent maintenant à monter à bord des fourgons anti-émeutes, pour rejoindre leurs unités. Quelques-uns résistent mais pas pour longtemps.Déçus de voir les rangs se desserrer, les deux meneurs prennent leurs voitures personnelles et quittent les lieux en pestiférant. A 16h45, aucun policier contestataire n'était visible en bas de la présidence de la République.Tous les fourgons de police étaient déjà en marche vers les casernes. La circulation automobile devenait de plus en plus impossible.


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