Algérie - Revue de Presse

Malgré une recette pétrolière exceptionnelle



La Banque mondiale préconise la poursuite des réformes structurelles Selon une étude de la Banque mondiale, les pressions exercées sur le gouvernement algérien pour utiliser les recettes pétrolières exceptionnelles afin de stimuler la demande globale et créer des emplois dans le cadre du Plan de soutien à la relance économique (PSRE) «ne sont pas sans risques». L’étude de la Banque mondiale montre qu’une évaluation à mi-parcours de son impact, le PSRE que le programme aura vraisemblablement «un impact positif, quoique modéré, sur la croissance mais il devrait créer les quelque 850.000 emplois attendus». Ces emplois seront toutefois temporaires, note encore le document qui indique également que le PSRE «aura un impact sur la balance des paiements, vu que l’on s’attend à une baisse de l’excédent du compte courant de 1% du PIB au cours du cycle de vie du programme, compte tenu de son important contenu d’importations».En termes d’impact sur les finances publiques, souligne le document, le coût initial du programme pourra être compensé par des «recettes plus élevées, dues à un effet de change sur les recettes des exportations pétrolières libellées en dinars, et par des recettes hors hydrocarbures plus élevées résultant d’un accroissement de la production». Toutefois, fait remarquer le document élaboré par la Banque mondiale, «les gains pour l’Etat seront contrebalancés par les pertes enregistrées ailleurs dans l’économie du fait des coûts supérieurs des importations et des pressions qui pourraient s’exercer sur les prix et le taux de change». Parmi ces pressions extérieures, la Banque mondiale a noté «les vulnérabilités extérieures qui sont considérables (...) les exportations qui demeurent parmi les moins diversifiées des pays à revenus intermédiaires et les exportations hors hydrocarbures qui représentent environ 3% des exportations totales. Les exportations hors hydrocarbures qui représentent 75% environ du volume global des exportations sont destinées essentiellement à cinq pays seulement, principalement dans le Sud de l’Europe, au moment où la majorité des entreprises qui produisent des biens exportables se trouvent sous le contrôle de l’Etat, «bénéficiant ainsi d’une forte protection», relève encore le document. Si le manque de diversification a intensifié la volatilité des recettes, parallèlement la dépendance vis-à-vis des importations alimentaires «a augmenté et l’économie est toujours largement dépendante des intrants et des biens d’équipement importés». A cela s’ajoute, la reprise de la croissance dans le secteur hors hydrocarbures qui est, selon la Banque mondiale, «fragile du fait qu’elle soit toujours alimentée par l’investissement public et dès lors vulnérable aux fluctuations des prix pétroliers». Le document qui analyse l’ensemble des mécanismes à même de permettre une meilleure visibilité économique met en évidence le faible investissement privé du fait que le programme de réformes structurelles «demeure inachevé et qu’un environnement propice aux affaires n’a pas encore été mis en place». Il cite, notamment, les secteurs qui méritent un meilleur environnement économique comme «la fourniture de services de base tels que l’information et les télécommunications, le transport, le logement, et l’eau», qui demeure «inférieur à une demande qui ne cesse de croître tandis que la qualité de l’éducation et des services de santé continue de se détériorer». Le chômage touche principalement les jeunes (80% des chômeurs ont moins de 30 ans), les demandeurs d’emploi pour la première fois (76% du total), les moins éduqués, les résidents urbains et les femmes. Le document qui soulève la problématique des programmes de stabilisation engagés dès les années 90, mais qui n’ont pas été prolongés par des «réformes structurelles complètes» conseille l’Algérie qui se trouve toujours confrontée à des défis importants pour consolider et renforcer la stabilité macro-économique «d’achever sa transition vers une économie s’appuyant sur les forces du marché et bénéficiant d’un climat d’affaires favorisant la croissance de la productivité». Ceci implique, comme le suggère le document élaboré par la BM «de gérer les recettes pétrolières exceptionnelles dans le contexte d’un cadre de gestion des actifs et passifs, de garantir la pérennité budgétaire, de renforcer le rôle de stabilisation de la production de la politique budgétaire, d’améliorer le climat de l’investissement pour diversifier l’économie hors hydrocarbures et d’intensifier la croissance de la productivité». Ce programme de réformes est essentiel pour garantir une croissance annuelle réelle du PIB de plus de 5%, soit une nette accélération du rythme actuel, pour réduire le chômage et la pauvreté de manière significative. Et, à cette dimension économique, s’ajoute une autre dimension, physique, qui est celle de la menace que fait peser sur l’Algérie, le risque de catastrophes naturelles endémiques: inondations et séismes et dégradation environnementale (érosion des sols et désertification).
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