Algérie

Macron pour convaincre ses partenaires de l'UE



Le président français Emmanuel Macron poursuit "son ratissage" en quête de financements pour son initiative G5 Sahel dont la mise en place piétine en raison justement du manque de moyens financiers. Le président français n'a pas réussi à convaincre beaucoup de pays si l'on excepte l'accord de principe de l'Arabie Saoudite. Donc point de convaincus pour l'instant.M.Macron plaidera encore, demain vendredi, son option auprès de ses homologues de l'UE lors d'un sommet à Bruxelles avec au chapitre le financement de la force G5 Sahel mais où la tendance depuis le lancement de l'initiative est au scepticisme. Aussi dispose-t-il d'un argument pour les convaincre. La menace terroriste qui s'est déplacée vers l'Europe, les combattants européens en Irak et en Syrie et le phénomène migratoire accentué par la détérioration de la situation sécuritaire au Moyen-Orient et dans le Sahel. Le déplacement du "centre de gravité" des mouvements terroristes vers la zone sahélo-sahélienne après l'échec de l'Etat islamique en Irak et en Syrie, comme le relèvent les experts, aura un impact certain sur l'Europe. Raisons suffisantes pour les amener à adhérer à sa démarche, mais leur soutien risque de se réduire à la logistique, fourniture d'armes ou formation des troupes. Un sérieux handicap que le président Macron aura des difficultés à surmonter surtout en l'absence d'alternatives. Et quand bien même il arriverait à les sensibiliser, les membres de l'UE sont-ils disposés à apporter une grande contribution financière au projet ' Cela d'autant plus que la sollicitation des Etats-Unis, du Royaume-Uni et du Japon, entre autres, n'ont pas donné la réponse escomptée. Dans leur réaction, les USA ont exclu toute couverture onusienne de l'initiative du président français mais précisent pouvoir apporter une contribution, notamment dans le transport et la formation des soldats. Les Etats-Unis, présents déjà dans la sous-région, maintiennent leur stratégie de coopération bilatérale et d'aide d'Etat à Etat. Le programme d'aide aux armées de la région, qui a été gelé un moment, a été rétabli pour être orienté vers les pays en proie au terrorisme et où les USA disposent désormais de bases et de plateformes pour drones. Ainsi les priorités sont le Niger, le Burkina Faso et la Libye d'où vient la grande menace. Même ton du côté du Royaume-Uni qui ne veut aucune participation financière mais n'exclut pas d'apporter son aide matérielle ou à la formation. Idem pour l'Allemagne qui a pris les devants en allant seule marquer sa présence militaire au Sahel. Devant tant d'hésitations, le président Macron continue de défendre son initiative et multiplie les contacts dans l'espoir de réunir les fonds nécessaires au fonctionnement de la force G5 Sahel. D'où son appel, entre autres, à l'Arabie Saoudite et au Japon. Mais le plus grand obstacle ne réside pas dans ce manque de financements. Il est dans le fait que la France doit faire face à la concurrence d'autres puissances en termes de présence militaire, qui lui grignotent des territoires de son pré carré. Notamment les Etats-Unis qui ont adopté depuis plus d'une dizaine d'années une politique d'aide financière et militaire aux pays de la sous-région. Certains analystes prédisent d'ores et déjà l'échec de l'initiative française perçue comme une démarche précipitée de reconquête de "son espace naturel" et qui fait face à des contraintes qui demandent du temps pour être surmontées.
Reste cependant à savoir si Emmanuel Macron va utiliser des arguments à même de pouvoir persuader ses partenaires de l'UE demain.
Djilali B.
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