Algérie

Lutte contre les MTH



Mise en garde aux agriculteurs En prévision de la saison estivale, terrain propice à la prolifération des maladies à transmission hydrique (MTH) et en application de l?arrêté du wali de Constantine no103/97 portant interdiction des irrigations à partir des eaux usées, la direction des services agricoles a lancé une vaste campagne d?information et de sensibilisation aux agriculteurs domiciliés dans les zones jugées à risque. Prise en charge par les services déconcentrés de la DSA en collaboration avec ses partenaires socioéconomiques (UNPA, chambre d?agriculture et mouvement associatif), les mesures préventives suggérées par les autorités compétentes s?accompagnent cependant d?un train de mesures répressives pour dissuader d?éventuels récalcitrants et rappeler aux coutumiers de l?irrigation à partir des cours d?eau pollués que « la loi sera appliquée dans toute sa rigueur à l?égard de ces derniers ». Et si nécessaire, nous dit-on, par la mobilisation de la force publique, la destruction des cultures incriminées, la saisie du matériel et l?engagement de poursuites judiciaires pouvant entraîner une peine de prison ferme dans les cas les plus graves ou envers les récidivistes impénitents. Une fois les zones à risque identifiées et pour parer à toute contestation, les services compétents de la DSA indiquent qu?ils ont assuré une large diffusion des points les plus névralgiques aux agriculteurs, à leurs partenaires et aux différents comités de lutte contre les MTH installés dans les douze communes de la wilaya. Parmi ces zones à haut risque, figurent l?Oued Boumerzoug qui reçoit les rejets de l?agglomération d?El Khroub et de Aïn Regada, l?Oued Bounouara pollué entre autres par les rejets de la station Naftal, l?oued Rhumel qui charrie les eaux usées de l?agglomération de Aïn Smara, sans oublier les oueds Smendou, Hadjar et Boulabraguat qui reçoivent respectivement les rejets domestiques et industriels des agglomérations de Zighoud Youcef, de Didouche Mourad et de la mégacité Ziadia située sur les hauteurs du Vieux-Rocher. D?après des informations recueillies auprès de la direction de l?environnement de Constantine, 39 500 m3 d?eaux usées urbaines de 11 communes de la wilaya seraient rejetées quotidiennement et à l?état brut dans les milieux récepteurs, à savoir les oueds cités plus haut. Cette même source d?informations précise aussi que 1200 t d?huiles usagées et d?eaux de lavage polluées par les hydrocarbures sont déversées, chaque année, dans ces oueds par les 48 stations de lavage et de graissage réparties à travers la wilaya de Constantine. On souligne également que le Complexe pelles et grues de Aïn Smara déverse à lui seul 10 040 t/an d?huiles de lubrification, nonobstant les colorants rejetés par la Cotext de Chaâbet Erssas, les matières organiques du complexe laitier Numidia, etc. La liste des pollueurs ne s?arrête pas à ces quelques entreprises. On pourra citer d?autres sources de pollution directes de nos cours d?eau. Et c?est ce qui a fait vivement réagir Nourredine Achouri, président de la chambre d?agriculture. Convaincu que la loi doit être sévèrement appliquée envers les agriculteurs utilisant les eaux de ces oueds pour l?irrigation de leurs champs, ce dernier s?élève cependant contre l?impunité dont jouissent les principaux pollueurs de ces cours d?eau. « Pourquoi ne seraient-ils pas sanctionnés pour les délits qu?ils commettent chaque jour au vu et au su de tout le monde ? », s?interroge le représentant des agriculteurs de la wilaya de Constantine. Au c?ur de tous les débats portant sur l?environnement, cette question vient se greffer à deux autres interrogations : où en est le fameux programme de construction de stations d?épuration dont on parle tant mais dont la concrétisation est à chaque fois reportée aux calendes grecques ? Pourquoi les unités industrielles reconnues comme les plus polluantes ne se sont pas dotées de systèmes anti-pollution comme l?exige la réglementation en vigueur ? Tant que des solutions concrètes ne seront pas apportées sur le terrain, il faut craindre que la pollution des oueds ira en s?accentuant et celle de la nappe phréatique également.
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