Algérie

Luanda va déposer un recours contre le procès de l'Angolagate



Luanda va déposer un recours contre le procès de l'Angolagate
La requête qu’introduiront les dirigeants angolais précise : “La République d'Angola affirme que Monsieur Pierre J. Falcone a agi comme un représentant de son gouvernement, avec tous les pouvoirs requis pour conduire les opérations dont il était chargé et que pour tous les actes qui lui sont imputés par la procédure, il n'a fait qu'exécuter et se conformer à ses directives.” La république d'Angola va déposer un recours, au nom du “respect du secret défense” d'un pays étranger, pour que le procès de l'Angolagate, qui devrait hier après-midi à Paris, ne se tienne pas, a-t-on appris auprès de Me Francis Teitgen, défenseur de l'Etat africain. “Il s'agit notamment du respect du secret défense d'un pays étranger”, a déclaré à l'AFP Me Teitgen. Dans des conclusions argumentant sa démarche, que l'AFP s'est procurées, l'Angola “relève que les droits attachés à sa qualité d'Etat souverain ont été bafoués depuis le début de cette procédure”, qui concerne un vaste trafic d'armes de guerre présumé illégal, orchestré par les hommes d'affaires Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak entre 1993 et 1998. Luanda s'oppose ainsi à “la discussion publique dans une enceinte de justice étrangère d'informations” relatives à ses intérêts d'État et à sa défense nationale. Le recours va être déposé auprès du tribunal qui doit commencer dans l'après-midi l'examen de cette affaire, pour laquelle 42 personnes doivent être jugées. L'Angola souligne notamment qu'il avait “délégué” Pierre Falcone pour “superviser l'organisation des modes de financement et des paiements de tous les biens de première nécessité, y compris les matériels logistiques et militaires pour cet Etat”. “La République d'Angola affirme que Monsieur Pierre J. Falcone a agi comme un représentant de son gouvernement, avec tous les pouvoirs requis pour conduire les opérations dont il était chargé et que pour tous les actes qui lui sont imputés par la procédure, il n'a fait qu'exécuter et se conformer à ses directives”, affirme encore Luanda. Pierre Falcone a déjà invoqué son “immunité diplomatique” puisqu'il a été nommé en 2003 “ministre conseiller à la délégation permanente de l'Angola auprès de l'Unesco”. Mais pour l'accusation, cette immunité est limitée “à l'exercice de ses fonctions” et ne court de toute façon pas pour les années concernées par l'Angolagate (1993-1998). “Le rôle majeur de la France dans le domaine stratégique et son activité importante d'exportation d'armements imposent qu'elle ne s'écarte pas du respect des normes internationales applicables”, ajoute Luanda qui invoque “le droit fondamental pour un Etat de se défendre”. L'Angola en appelle également à l'ONU qui a reconnu, relève-t-il, aux Etats le “droit d'acquérir des armes pour se défendre”. Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak sont accusés d'avoir vendu des armes de guerre au parti de José Eduardo Dos Santos, qui luttait alors contre les rebelles de l'Unita. Le président Dos Santos, au pouvoir depuis 1979, a été conforté après les élections législatives du 5 septembre remportées par son Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) avec 81,64% des voix.



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