Algérie

Louisa Hanoune prévient contre le retour à l?indigénat


Pourquoi des animateurs de campagne viennent raconter des salades au peuple au sujet du phénomène des harraga alors qu?ils sont au gouvernement ? Va décider ! », s?est exclamée Louisa Hanoune dans son discours prononcé jeudi dernier à Oran à la salle El Feth. Oran : De notre bureau Localement, après avoir glané 9 sièges à l?APW en 2002, le parti présente pour la première fois des listes APC et couvre l?ensemble des 26 communes. Un défi, même si elle n?ignore pas la difficulté dans laquelle se débattent ces entités car, pour elle, « les solutions à la crise sont nationales » et « il n?y a pas de développement local sans souveraineté nationale ». Dans sa genèse de la menace extérieure, elle évoque d?abord le projet du Grand Moyen-Orient qui met dans le même panier un pays comme le Pakistan et l?Algérie avec les effets dévastateurs sur la stabilité interne des pays concernés. L?un des indicateurs est l?apparition d?un terrorisme de type nouveau en Algérie qu?est le kamikaze. Mais les craintes, malgré les liens entre les deux aspects, sont surtout d?ordre économique avec un partage des responsabilités des gouvernements qui se sont succédé à la tête de l?Etat. « Nous n?avons jamais eu autant d?argent dans les caisses, des projets intéressants ont effectivement été initiés mais l?orientation économique est désastreuse (mor?ïb). » A ce sujet, elle se demande comment le gouvernement se permet-il de promettre la création d?emplois alors qu?il continue de fermer les entreprises et de jeter des milliers de travailleurs dans les bras du chômage. « Il faut d?abord sauvegarder ce qu?il y a ! », s?exclame-t-elle encore une fois sous les applaudissements. Chiffres à l?appui, elle déclare que 66% des emplois sont en CDD (contrats à durée déterminée) et que 5,5 millions de travailleurs ne bénéficient pas de couverture sociale. « Le ministre de l?Industrie gère les entreprises de manière à les liquider. A l?APN, on devait exiger un bilan du ministre et du gouvernement mais cela n?a pas été fait », s?étonne-t-elle en donnant les exemples de la CNAN dans laquelle l?Etat a injecté beaucoup d?argent pour qu?ensuite le gouvernement la cède (49% contre 51%) à une entreprise égyptienne qui n?a rien ramené. « On la cède (la CNAN, ndlr) à un privé qui n?apporte rien et qui va travailler d?abord avec les moyens de l?entreprise pour payer ensuite ! » C?est que pour elle il y a anguille sous roche. « Celui qui n?a pas un intérêt personnel, pourquoi il signe un tel contrat ? », s?interroge-t-elle en jugeant par ailleurs criminel le fait de céder au dinar symbolique des biens publics de haute valeur. Pis encore, un député a même proposé d?aider un particulier auquel on a cédé gracieusement une entreprise. Avec l?aéroport d?Alger géré par ADP avec tous les avantages concédés au personnel français contre des miettes pour les cadres algériens, elle pense qu?on est en train de préparer le pays à la dépendance (taba?ïya) avec un retour à « l?indigénat » et au système des « khemassa », « un retour à l?époque coloniale », résume-t-elle à ce propos. Ainsi, alors que le plan d?ajustement structurel imposé par le FMI s?est traduit par la fermeture de 1500 entreprises et la perte de 1,2 million d?emplois (19 000 travailleurs licenciés à Oran), l?accord d?association avec l?Union européenne a, depuis janvier 2007, abouti à la perte de 10 000 emplois. D?ici 2012, date de levée de toutes les barrières douanières, l?Algérie perdra chaque année 144 milliards de dinars. Sa sentence est que « ceux qui ont négocié ont, en réalité, bradé et désertifié le pays ». Elle donne de ce fait une explication à la démoralisation de la population qui s?est traduite par un mouvement d?abstention inédit. Ce sont pour elle les prémices d?un nihilisme qui n?augure que de mauvais comportements comme le suicide, le crime, etc. Les solutions proposées sont la protection de la production nationale, surtout le produit agricole, avec l?instauration d?un système de péréquation, l?augmentation du SMIG à 25 000 DA, la création de centres d?hébergement pour travailleurs, etc. « Nous n?allons pas abdiquer devant les pratiques libérales imposées de l?extérieur et les APC peuvent constituer un lieu où on peut renverser le rapport des forces en s?érigeant contre les maffias locales avec le soutien populaire. »


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