Algérie

Louisa Hanoune met en garde contre l'instrumentalisation des revendications Appelant à une prise en charge des problèmes «légitimes» de chômage


Louisa Hanoune met en garde contre l'instrumentalisation des revendications Appelant à une prise en charge des problèmes «légitimes» de chômage
Photo : Sahel
Par Amar Rafa
La secrétaire générale du parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a accusé des partis et personnalités politiques de vouloir instrumentaliser la question du chômage des jeunes dans le Sud en mettant en garde contre la déviation des revendications pour servir des ambitions personnelles et ainsi porter atteinte à l'unité et la souveraineté nationales.
Lors d'une conférence de presse hier, la première responsable du PT, a lancé un appel à toutes les consciences vives de la nation, pour «savoir concilier la lutte pour les revendications socio-économiques avec la préservation de l'unité nationale». Dans le sillage de la vague de contestation se rapportant aux problèmes du chômage, soulevée par les jeunes au sud du pays, Mme Hanoune, a appelé en outre les médias à enquêter sur l'identité des personnalités, partis et organisations qu'elle accuse de manipulation afin de détourner de leur vocation les revendications des jeunes. «Nous n'accepterons jamais que les ambitions personnelles de personnes, puissent emmener le pays à la dérive», a-t-elle dit, en citant le nom d'Ahmed Benbitour, candidat déclaré aux élections présidentielles de 2014, de tenter d'instrumentaliser la colère des jeunes à Ghardaïa, selon les rapports que lui auraient transmis ses militants. Cela dit, elle se félicitera de la maturité des jeunes algériens, en se disant convaincue qu'ils «ne mordront jamais à l'hameçon», de même qu' «ils ont la capacité
d'isoler tous les man'uvriers politiques». Elle fera état en outre des agissements d'une ONG américaine, qui «essaie par tous les moyens d'instrumentaliser la précarité» et un parti politique qu'elle épingle pour duplicité entre les positions de la direction et des militants.
Et Louisa Hanoune de ressasser la nécessité de répondre favorablement aux problèmes soulevés lors des manifestations surtout que, pour elle, la majorité des revendications soulevées lors des manifestations dans le Sud, à Ghardaïa et Laghouat, sont légitimes, mais elle devait aussi signaler certains dérapages sémantiques, qui appellent au régionalisme et qui «participent à la désintégration du pays». Les ressources du pays sont le bien de la collectivité nationale et par conséquent, a-t-elle indiqué, avant de souligner la nécessité de procéder à une redistribution des richesses en vertu de la régionalisation positive. La discrimination positive c'est bien, mais il faut éviter de créer d'autres déséquilibres, a laissé entendre l'oratrice. Dans sa vision, la solution aux problèmes du chômage passe inévitablement, par la nécessaire révision du dispositif national d'emploi, de l'Anem, qui est à l'origine de la crise. Elle interpelle à ce sujet le ministre de l'Emploi au sujet de «la politique actuelle de l'emploi qui, régularise la précarité de l'emploi, et est permissive avec les multinationales». Il est impératif aussi, selon la conférencière, de réviser les lois relatives à l'emploi pour lutter contre la précarité des postes d'emplois, et d'harmoniser les salaires. Le gouvernement est interpellé aussi, pour appliquer le principe qui fait des contrats à durée déterminée (CDD) l'exception au lieu de la règle, tel que l'a appelé le président. L'instauration d'une allocation de chômage au profit des jeunes est la réelle sortie du problème à l'heure actuelle, a estimé, Mme Hanoune, arguant que cela permet entre autres, de recenser le nombre des chômeurs et de mobiliser les ressources nécessaires. Et ce, avant de plaider pour la mise en place de cellules de crise nationale et dans les wilayas, en apportant son soutien aux 28 propositions de l'Ugta. D'après, la SG du PT, il y a nécessité de mettre en place une politique claire, témoin de la volonté politique d'enclencher «un processus sérieux» de prendre en charge les problèmes du chômage, de mal vie, etc. C'est la seule solution, a-t-elle estimé, pour fermer la porte à l'instrumentalisation et à la manipulation de nos précarités. Surtout, a-t-elle dit, «nous sommes entrés dans une zone de haute turbulence dans la région». En relevant que la Ligue Arabe est morte, assassinée par le Qatar et l'Arabie saoudite, elle a considéré que la position de l'Algérie n'est forte que par un front intérieur fort. «L'Algérie n'a pas besoin des investissements qataris. Ils sont empoisonnés», a-t-elle dit en outre. Sur un autre plan, Mme Hanoune a réitéré sa position réfractaire à la peine de mort, car elle est synonyme de régression, selon elle.

A. R.

17 personnes présumées auteurs d'actes de vandalisme arrêtées à Ghardaïa
Dix sept personnes, auteurs présumés d'actes de vandalisme, ont été arrêtées, mardi dernier, suite aux événements qu'a connus la ville de Ghardaïa à l'ouverture de la 46e édition de la Fête du tapis, ont indiqué des sources policières. Les auteurs présumés d'actes de vandalisme, de destruction de biens publics et privés, d'incendies, de dégradation de véhicules et de coups et blessures sur les forces publiques ont été arrêtés en flagrant délit et ont été déférés, hier, devant le juge d'instruction, précise la même source. Un des auteurs présumés des actes de vandalisme, qui se déclare être le responsable local de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh) et de la section locale d'Amnesty International, serait l'instigateur de ces actes et troubles, précise-t-on. Les arrestations sont survenues suite aux événements qu'a connus Ghardaïa à quelques heures du coup d'envoi de la Fête du tapis, lorsque des dizaines de personnes ont investi la tribune officielle pour empêcher le déroulement de cette manifestation. Des échauffourées ont éclaté entre les protestataires et les forces de l'ordre avant de dégénérer en véritable émeute, au cours de laquelle plusieurs édifices publics ont été saccagés, des véhicules incendiés, l'immobilier urbain et des distributeurs de billets de banque endommagés, avant que les agents antiémeutes n'interviennent utilisant des gaz lacrymogène pour rétablir l'ordre.


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