Algérie

Littérature/actualité



Débat à Souk Ahras Voulant, sans doute, instaurer de nouvelles traditions et rompre de manière radicale avec les manifestations sporadiques et conjoncturelles, le centre universitaire de Souk Ahras a, encore une fois, récidivé, avant-hier, par l?organisation d?une journée d?étude consacrée au rapport littérature/actualité. Sujet à mille facette, il sera cerné par le docteur Ahmed Cheniki, le professeur Sadek Aouadi de l?université Badji Mokhtar de Annaba et deux autres enseignants du département de français du centre universitaire de Souk Ahras, en l?occurrence Nabil Benyahia et Ammar Mouamine. Le rapport histoire/ littérature/actualité, objet de la première conférence, a permis aux étudiants, présents en grand nombre lors de cette rencontre, ainsi qu?aux invités, de suivre une explication savante de « l?illusion d?une écriture neutre » dans le domaine de la littérature sous un angle d?historicité des textes. « L?écriture blanche », visant la transparence totale et le désengagement de l?auteur par opposition à l?interprétation subjective des faits, ont été illustrés, lors de cette conférence, par les écrits de Camus. De son côté, Sadek Aouadi estime que les textes d?actualité, par définition, périssables, ne peuvent durer dans le temps que si empruntant des techniques littéraires pouvant les aider à braver l?oubli. Il tentera, par la même occasion, d?établir la distanciation devant exister entre teneur éthique et teneur esthétique dans le texte d?actualité. Lequel texte risque d?être assimilé à une littérature de propagande, une fois soumis à la subjectivé du rédacteur. La quête du « moi » littéraire et la place que doit occuper la littérature dans un monde de « réalités » à plusieurs connotations ont amené Nabil Benyahia à décrypter, dans sa conférence intitulée « Pour une littérature proche des préoccupations du public contemporain », les messages véhiculés par la dernière ?uvre de Farah Maâmar, « Rêve sarde ». Voulant exprimer le réel dans le fictif, l?auteur du livre fait des péripéties et désillusions d?un jeune « harrag », un prétexte pour dire les malheurs d?une société évoluant dans un espace dont il est témoin. Pour Ammar Mouamine, le quatrième conférencier, « tout événement qui fait sens est d?actualité ». Le 8 Mai 1945 et autres événements historiques ont provoqué chez les écrivains algériens d?expression française une rupture avec une littérature exotique pour donner naissance à des ?uvres peu ou prou romanesques mais, ô combien, pertinentes, significatives pour un pays sous le joug du colonialisme et mieux encore, impérissables. C?est par le biais de telles rencontres académiques qu?on finira par hisser l?université algérienne au rang qui lui est dû.
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