Algérie

Libye: un universitaire élu Premier ministre, visite du chef de l'Otan



L'universitaire Abdel Rahim al-Kib a été élu lundi soir Premier ministre du gouvernement de transition en Libye, où le chef de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a effectué une visite surprise au dernier jour de la mission aérienne de l'Otan.
M. al-Kib, originaire de Tripoli, a été élu au premier tour parmi cinq candidats après avoir recueilli 26 voix sur 51 votants du Conseil national de transition (CNT). Le chef de l'exécutif précédent, Mahmoud Jibril, n'avait pas souhaité se présenter.
Le vote a débuté aux alentours de 19H40 (17H40 GMT), le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, étant le premier à déposer son bulletin dans l'urne. «Ce vote prouve que les Libyens sont capables de construire leur avenir», a-t-il lancé.
Selon la feuille de route annoncée par le CNT, un gouvernement intérimaire doit être formé au plus tard un mois après l'annonce de la libération du pays, dont la proclamation officielle a eu lieu le 23 octobre.
Des élections constituantes doivent avoir lieu parallèlement dans un délai de huit mois maximum, suivies d'élections générales un an après au plus tard.
De son côté, M. Rasmussen a effectué une visite de quelques heures à Tripoli -la première visite en Libye d'un secrétaire général de l'Otan.
Cette visite est intervenue trois jours après la confirmation par l'Otan de la fin de l'opération «Protecteur unifié» à laquelle avaient participé 28 pays et sept mois après les premiers bombardements de l'Alliance contre des positions des forces du colonel Kadhafi.
«A minuit ce soir, un chapitre de l'histoire de l'Otan, courronné de succès, va s'achever. Mais vous devez commencer à écrire un nouveau chapitre de l'histoire de la Libye», a lancé M. Rasmussen lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Abdeljalil.
Le CNT avait demandé le maintien de l'Otan au moins «jusqu'à la fin de l'année», assurant que même après la mort de Mouammar Kadhafi ses derniers fidèles représentaient une menace.
Mais l'Otan a jugé que les civils étaient à l'abri des attaques après le décès de Mouammar Kadhafi et la chute de Syrte, sa région natale, le 20 octobre.
Malgré cette fin de non-recevoir, M. Abdeljalil a loué la mission de l'Alliance atlantique: «L'opération de l'Otan a été un succès (...). Elle a été très précise, les civils n'ont pas été touchés. Je pense que le peuple de Tripoli peut en témoigner», a-t-il dit, en exprimant la «reconnaissance» du peuple libyen.
C'est sur la base des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui avaient imposé des sanctions contre le régime du colonel Kadhafi et autorisé des mesures pour protéger les civils, que l'Otan avait lancé son opération.
La zone d'exclusion aérienne et un blocus naval, appliqués par l'Otan depuis le 31 mars, prendront fin à 23H59 (21H59 GMT), conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU ayant mis fin au mandat autorisant le recours à la force en Libye.
M. Rasmussen a précisé de ne pas prévoir désormais «un rôle majeur pour l'Otan». «Il revient désormais aux Nations unies d'être en première ligne dans l'assistance internationale aux nouvelles autorités libyennes», a-t-il déclaré dans l'avion qui l'amenait à Tripoli.
Un embargo sur les armes et quelque 26.000 sorties aériennes de l'Otan, dont plus de 9.650 dans un but «offensif», ont largement contribué au changement de régime en Libye après plus de quarante ans de dictature, même si l'Alliance n'en avait pas officiellement fait un objectif.
«Kadhafi n'était pas une cible de nos opérations», a répété M. Rasmussen, interrogé sur le raid aérien mené par la coalition sur un convoi du dirigeant déchu, le 20 octobre à Syrte, qui a conduit à sa capture, avant d'être tué.
«Non, nous ne savions pas» que Kadhafi était dans le convoi, a-t-il indiqué. L'Alliance, qui n'a subi aucune perte humaine, ne communique pas sur le nombre de morts provoquées par ses frappes, mais estime avoir réussi à limiter au maximum les dégâts collatéraux grâce à des règles d'engagement très strictes.
De son côté, l'ancien Premier ministre libyen, Al-Baghdadi Al-Mahmoudi,emprisonné en Tunisie et dont les autorités libyennes réclament l'extradition, a dit par la voix de son avocat craindre pour sa vie car il est le seul à détenir les secrets de l'Etat libyen après la mort de Mouammar Kadhafi.
Premier ministre jusqu'aux derniers jours du régime déchu, M. Mahmoudi, 70 ans, avait été arrêté en Tunisie le 21 septembre près de la frontière algérienne. Condamné pour entrée illégale sur le territoire, puis acquitté, il est toujours maintenu en détention.
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