Algérie

Liberté de la presse: Le plaidoyer de Soltani



La prochaine session d'automne du Parlement pourrait sans doute être celle qui verra l'abrogation de l'article 144 bis du code pénal, et qui est à l'origine de bon nombre de procès et même d'emprisonnements des journalistes. Après le FLN qui a plaidé par la voix de son chef de file, Abdelaziz Belkhadem, la dépénalisation des délits de presse, c'est au tour du MSP de s'aligner sur la même cause. Il est question, selon Boudjerra Soltani, de l'introduction des amendements dans ce sens pour libérer les journalistes de cette épée de Damoclès qui, pend au-dessus de leur tête et les empêche d'accomplir leurs missions d'investigation en toute sérénité. C'est ce qu'il a révélé hier, à l'Hôtel Essafir, au cours d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Etaient présents, les ministres du Commerce, de la Pêche et de la PME, respectivement El-Hachemi Djaâboub, Smail Mimoune et Mohamed Benbada, le président du Madjliss Echourra ainsi qu'un invité proche du Hamas palestinien, Abderrahmane el Gamel, qui est également membre du Conseil consultatif palestinien. Le leader du MSP a, lors de la rencontre, encensé les journalistes en déclarant que son parti « salue les sacrifices consentis par les journalistes et leur rôle déterminant pour le développement de la démocratie ». Outre l'amendement de l'article 144 bis, Boudjerra Soltani a plaidé pour l'ouverture du champ audiovisuel, la mise en place d'un conseil d'éthique et de déontologie, un statut des journalistes et une loi qui régule son travail. Il a également exhorté les journalistes à plus de professionnalisme pour éviter de tomber dans «l'amateurisme et la spéculation».

C'est la première fois que la dépénalisation des délits de presse semble trouver un consensus au sein de partis politiques. Cela sans nul doute est conforté par le dernier discours du président de la République qui a, après sa réinvestiture, appelé les journalistes à mener une guerre contre la corruption. « Les organes de presse ont un rôle important à jouer dans la lutte contre la corruption », a-t-il affirmé, en poursuivant que «la liberté de la presse qui participe essentiellement de notre projet démocratique sera pleinement respectée. L'Etat restant déterminé à agir pour faciliter davantage encore et à tous les égards, l'exercice et le développement de la profession ». Pour certains, il s'agit d'un discours alibi à consommation externe tendant à justifier l'existence d'un réel jeu démocratique en Algérie et pour d'autres, c'est un changement d'humeur du président envers la presse nationale. Quant au point nodal, il concerne indéniablement l'organisation de la corporation. Un débat nécessaire qui reste à engager.

Par ailleurs, et s'exprimant avec beaucoup de retenue sur la crise qui lamine son parti, Boudjerra Soltani continue à ressasser les mêmes arguments. Il campe sur ses positions en minimisant la dissidence qui, pourtant, ne cesse de prendre de l'ampleur. Il persiste en cela, en évoquant un faible taux de contestation qu'il estime ne dépassant pas les 3 % tout en appelant les récalcitrants à regagner la maison MSP. Une tentative de réconciliation a été initiée par des personnalités proches du parti. « Les portes restent ouvertes », a-t-il réitéré pour la énième fois.




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