Mardi, 3e jour du cessez-le-feu à Ghaza, qui continue de compter ses martyrs suite à des découvertes de restes sous les décombres, l'armée génocidaire de l'entité sioniste bombarde le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée.
Encerclé depuis le début de la matinée par un impressionnant dispositif militaire, le camp de Jénine a été le théâtre de bombardements de drones qui ont fait, jusqu'à 16h (localement) au moins 7 martyrs et 35 blessés, selon le ministère de la Santé de Ramallah. Al Jazeera a rapporté hier, citant des sources palestiniennes, que les services de sécurité de l'Autorité nationale se sont retirés des environs du camp de Jénine, qu'ils encerclaient depuis le 14 décembre dernier, après que celui-ci a été pris d'assaut par l'armée d'occupation israélienne.
A Ghaza, les centaines de milliers de personnes déplacées commencent à découvrir l'étendue du massacre commis par les sionistes contre les quartiers et les habitations. Là où cela a été possible de se déplacer, certains ont même pu récupérer les ossements de leurs proches, comme cette dame qui a reconnu son fils aux habits qui couvraient son squelette. Les services du gouvernement de Ghaza tentent, depuis mercredi en fin de matinée, de déblayer les gravats, malgré les faibles moyens matériels, afin de rendre praticables les routes qui ont été totalement défigurées par les bombardements et les bulldozers de l'armée israélienne. Ces travaux sont nécessaires pour permettre à près d'un million de personnes déplacées, actuellement dans le sud de la bande de Ghaza, de retourner vers les gouvernorats du Nord à partir du septième jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, c'est-à-dire samedi prochain. « Je retournerai dans ma maison détruite et je réparerai ce qu'il en reste pour y vivre à nouveau », ont déclaré la plupart des personnes déplacées interrogées par Al Jazeera. Les besoins en carburants pour effectuer les travaux de déblayage et de terrassement sont assurés par le Qatar, dont les autorités avaient annoncé, lundi, qu'elles prévoient de fournir 1,25 million de litres de carburant par jour à la bande de Ghaza pendant les dix premiers jours de la trêve. Hier, le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majid Al-Ansari, a annoncé la mise en place d'un pont terrestre pour mener cette opération. « 25 camions chargés de carburant sont arrivés hier (lundi, ndlr) à Ghaza », a-t-il précisé à ce sujet.
Al Ansari a également affirmé que les médiateurs « cherchent toujours un cessez-le-feu permanent à Ghaza », et a exprimé sa satisfaction du « niveau de mise en Å“uvre de l'accord de cessez-le-feu ».
« L'accord existe toujours et nous avons une grande confiance dans l'engagement des deux parties en faveur de sa mise en Å“uvre. Le deuxième échange (de prisonniers, ndlr) aura lieu ce week-end, suivi d'une facilitation des déplacements du sud vers le nord de Ghaza », a ajouté le porte-parole du MAE qatari qui a appelé les « partenaires internationaux et régionaux à faire pression pour garantir que les deux parties à l'accord adhèrent à sa mise en Å“uvre ». Il a également confirmé que les médiateurs « travaillent actuellement à la préparation et à la rédaction de l'accord concernant la deuxième phase ». De son côté, le Hamas a confirmé, mardi, que « le deuxième échange de prisonniers aura lieu à la date prévue, le samedi 25 janvier prochain ». Cette confirmation intervient suite à une dépêche de Reuters citant le Mouvement qui aurait déclaré que la libération du prochain groupe de prisonniers israéliens serait retardée jusqu'à dimanche, soit un jour après la date spécifiée dans l'accord de cessez-le-feu à Ghaza.
«Augmentation significative » de l'aide humanitaire
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a déclaré, lundi, que 915 camions d'aide humanitaire sont entrés à Ghaza au deuxième jour du cessez-le-feu.
Lundi également, Guterres avait déclaré au Conseil de sécurité de l'ONU que 630 camions d'aide humanitaire étaient entrés la veille, premier jour du cessez-le-feu, à Ghaza. Par ailleurs, Ciaran Donnelly, vice-président senior pour la réponse aux crises, le relèvement et le développement au sein de l'International Rescue Committee (IRC), a déclaré à Al Jazeera qu'il était «prudemment optimiste» quant au volume d'aide humanitaire entrant à Ghaza depuis le début du cessez-le-feu. « Voir 600 à 800 camions par jour » entrer «représente une augmentation significative par rapport à ce que nous avons connu au cours des 15 derniers mois», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il est « important que ce rythme d'aide se poursuive », en raison de « l'ampleur des destructions, le nombre de personnes qui sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, dont les maisons ont été détruites, et qui ont d'énormes besoins immédiats ».
Des prisonnières palestiniennes libérées témoignent de la barbarie israélienne
La libération, dimanche, de trois israéliennes détenues à Ghaza, et de 90 Palestiniens prisonniers dans les geôles sionistes, dont 69 femmes et 21 enfants de moins de 18 ans, a permis de confirmer la supériorité morale de la résistance palestinienne en matière de traitement des prisonniers. Les témoignages des trois détenues israéliennes, qui ont échappé à la censure des services secrets sionistes, montrent comment elles ont été convenablement traitées par la résistance pendant les 471 jours où Ghaza était sous un déluge de feu quotidien. Ces témoignages confirment aussi ceux de la première opération d'échange qui a eu lieu en novembre 2023.
En revanche, les témoignages des prisonnières palestiniennes confirment également la sauvagerie israélienne dans le traitement des détenus, qui a souvent été pointée du doigt par des associations, sans que cela ne fasse bouger les chantres internationaux de défense des droits de l'homme. « Ma fille est en bien meilleure santé que prévu », a déclaré la maman d'une des trois israéliennes libérées dimanche. Citée par « Israel Hayom », la mère de Emily Damar, a affirmé : « Je peux dire qu'elle est dans un bien meilleur état de santé que prévu ».
Le même journal a déclaré que chaque prisonnière s'est vue offrir, par le Hamas, « un sac souvenir contenant une photo de la captivité et un certificat d'appréciation ». En outre, un correspondant de la chaîne israélienne Kan a déclaré, rapporte Al Jazeera, que les trois prisonnières israéliennes « ont appris à parler arabe pendant leur détention ». Les examens médicaux menés par la Croix-Rouge internationale, puis dans un hôpital israélien, affirment aussi que les trois ex-détenues sont sorties de Ghaza en bonne santé. Par contre, les témoignages recueillis par Al Jazeera auprès de quelques-unes parmi les dizaines de prisonnières palestiniennes libérées dimanche, mettent en lumière de graves violations de leur intégrité psychique et physique. L'une d'elles, Rula Hassanein, a fait état à Al Jazeera de maltraitances quotidiennes dans les prisons israéliennes, y compris le jour de la libération. « Nous sommes restées debout pendant des heures dans le froid. Les forces d'occupation nous ont fouillées, alors que nous étions nues et ont pris nos vêtements », a déclaré Rula Hassanein. Ajoutant : « L'administration pénitentiaire d'occupation a mené une politique de famine à l'encontre des prisonnières ».
Khaleda Jarrar : «Israël ne traite pas les prisonniers palestiniens comme des êtres humains »
De son côté, la militante Khaleda Jarrar a déclaré, dans une interview donnée à l'agence Anadolu, que « les administrations pénitentiaires israéliennes ne traitent pas les prisonniers, hommes et femmes, comme des êtres humains ».
Elle a également décrit un durcissement des conditions de détention, « que ce soit en termes d'agressions répétées contre des prisonniers hommes et femmes, de pulvérisation continue de gaz, de mauvaise qualité et quantité de nourriture, ou de politique d'isolement cellulaire pratiquée par les autorités d'occupation ». « J'ai passé 6 mois en cellule d'isolement et j'en ai été libérée hier, lundi », a ajouté Mme Jarrar qui, rappelons-le, a été empêchée de prendre part aux funérailles de sa fille, décédée en 2012.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com