Liban

Retour au calme Les barrages routiers ont disparu avant-hier au Liban, signe d’une reprise de la vie normale, même si le gouvernement et l’opposition campent sur leurs positions respectives à la veille de la conférence de Paris. L’aéroport de Beyrouth, le seul aéroport civil, a repris son activité après que 34 vols avaient été annulés la veille. Dans les rues de la capitale, les employés municipaux s’affairaient à nettoyer la suie laissée par les incendies. Après donc une journée de manifestations ayant fait trois morts et 133 blessés, l’opposition -menée par le Hezbollah qui s’est allié à des partis chrétiens et pro-syriens- a décidé de suspendre sa grève générale, tout en menaçant d’une nouvelle «escalade» si elle ne parvenait pas à ses fins. «La balle est maintenant dans le camp du pouvoir qui, en cas d’obstination, sera confronté à une nouvelle escalade», a averti l’opposition. Celle-ci continue donc de réclamer la tête du Premier ministre, Fouad Siniora, soutenu par les capitales occidentales. Ce dernier, auteur d’un message ferme en direction de l’opposition en soulignant que son gouvernement «ne tolèrerait pas la poursuite des atteintes à l’ordre public», a quitté hier son pays pour la France où il entend convaincre les donateurs étrangers d’apporter leur aide à l’économie du Liban. Jacques Chirac l’a reçu justement hier à l’Elysée, en fin de matinée. Il devait aussi rencontrer le Premier ministre Dominique de Villepin. Il faut dire que c’est une véritable démonstration de force qui a été engagée par l’opposition à travers la grève générale ayant paralysé le pays, donnant lieu à des affrontements entre partisans de l’opposition et ceux du gouvernement, notamment dans des quartiers chrétiens de Beyrouth, ce qui a fait craindre un retour des violences qui ont ensanglanté le pays pendant 15 ans de guerre civile. B. Saghi