Algérie

Les yeux sont braqués vers la Capitale de L'ouest



Les yeux sont braqués vers la Capitale de L'ouest
Renault procédera, aujourd'hui, à l'inauguration de son usine à Oran, usine dont la production sera destinée exclusivement au marché algérien.Renforcer la coopération dans les domaines économique et industriel entre l'Algérie et la France. Quoi de mieux pour atteindre cet objectif que la sortie aujourd'hui de la Renault Symbol. Un évènement qui revêt un cachet important aussi bien pour l'Algérie que pour le groupe automobile français qui demeure le numéro un en Algérie. Maintenant que l'usine de Renault Algérie entrera en production dès aujourd'hui, les responsables du groupe automobile français auront la charge d'accompagner l'installation des fournisseurs de pièces détachées locaux et étrangers autour de l'usine sans lesquels l'usine de Renault Algérie de Oued Tlelat ne sera qu'une simple opération d'assemblage. Dans une interview accordée à notre journal lors du Mondial de l'Automobile de Paris qui s'est tenu du 2 au 19 octobre écoulé, le P-DG de l'Alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn a expliqué l'importance du développement d'un tissu de sous-traitants autour de son usine d'Oran nécessaire pour le développement de toute industrie automobile. "Si on veut développer une véritable industrie automobile, il faut à tout prix que les fournisseurs s'installent", a-t-il expliqué à ce sujet. Toutefois, la tâche qui consiste à développer le tissu de sous-traitants autour de l'usine n'incombe uniquement qu'au groupe Renault. Carlos Ghosn qui sera présent demain à l'inauguration l'usine abordera cette question avec des responsables algériens à leur tête le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Il a reconnu que le développement d'une véritable industrie automobile en Algérie reste son vrai challenge. Même son de cloche chez le directeur des Opérations du groupe Renault pour la région Afrique-Moyen-Orient et Inde (AMI), Bernard Cambier qui a reçu les journalistes algériens au stand de son groupe au Mondial de l'automobile de Paris. Le directeur des opérations de la région AMI a annoncé la tenue d'une réunion avec les ministres algériens de l'Industrie et du Commerce avec lesquels il a abordé la question du développement du tissu de sous-traitants autour de l'usine. Outre le développement du tissu de fournisseurs locaux, Bernard Cambier compte également convaincre les fournisseurs étrangers de venir s'installer en Algérie. Notons, par ailleurs, que l'inauguration, aujourd'hui, de l'usine Renault de Oued Tlelat (Oran) dont sortira la première "Symbol Algérie", constitue les prémices d'une industrie automobile de tourisme qui a été l'un des principaux maillons manquants de la filière mécanique nationale. Le coup d'envoi du site algérien de la marque au losange, tant attendu par les Algériens voulant acquérir, enfin, un véhicule "made in Algeria", sera donné par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en présence également du P-DG de la firme Renault, Carlos Ghosn. Implanté sur une superficie de 151 hectares à Oued Tlélat, le site a coûté, à ce jour, près de 50 millions d'euros et prévoit une augmentation des investissements jusqu'à 800 millions d'euros à moyen terme.Alors que l'objectif fixé est d'atteindre un taux d'intégration nationale de 42% à l'horizon 2019, la fabrication de la première voiture de l'usine, qui comporte quelques pièces en plastique fabriquées localement, a permis de réaliser un taux d'intégration de 17% qui devra passer à 25% en 2015. C'est dire que la contribution des PME algériennes au développement de ce projet pour augmenter le taux d'intégration nationale demeure encore faible au point que le développement du tissu de la sous-traitance constitue une des préoccupations majeures de cet investissement.D'importants investissements seront alors réalisés dans les vecteurs de l'emboutissage, la tôlerie et la peinture, à même de permettre d'élever le niveau d'intégration du véhicule.D'ici deux ou trois ans, l'investissement dans l'emboutissage permettra de fabriquer en totalité la coque nue du véhicule.Pour ce qui concerne les avantages accordés par l'Etat pour la réalisation du projet, le président du directoire de la SGP Equipements industriels et agricoles, M. Bachir Dehimi, a indiqué à l'APS que le projet Renault Algérie avait bénéficié d'un certain nombre d'avantages prévus dans le code de l'investissement. Sur ce point, il a tenu à préciser que "c'est la société mixte Renault Algérie Production (RAP) qui a bénéficié de ces avantages et non le constructeur français". A ce sujet, le ministre de l'Industrie et des Mines, M. Abdesselam Bouchouareb, avait indiqué jeudi dernier, lors de son point de presse à l'issue de la conférence sur le développement économique et social, que le rôle des pouvoirs publics a été d'accorder à cette société mixte ''toutes les facilitations nécessaires afin qu'elle puisse créer l'usine et fabriquer cette voiture dans les délais impartis". Quant au prix de commercialisation de la Symbol Algérie, rien n'a été annoncé officiellement de la part des deux partenaires algérien et français, même si M. Bouchouareb avait affirmé, récemment, que le constructeur est le seul habilité à fixer le prix mais tout en précisant que ce prix devrait être inférieur à celui du même modèle importé.Renault copropriétaire à hauteur de 49%Le P-DG de la firme française et son allié japonais Nissan veulent marquer le coup pour le début de production symbolique du site de Oued Tlélat à Oran. La réalisation a démarré il y a tout juste un an. Renault avait annoncé la création de plus de 350 emplois directs, correspondant à une capacité d'assemblage de 25 000 véhicules par an pour la première phase du projet. Dans une deuxième phase, le potentiel devrait passer à 75.000 véhicules, selon le groupe français. Le premier modèle produit sera la Dacia Logan, sous le nom de Renault Symbol. Le modèle est destiné au marché local, devenu le deuxième plus grand marché du continent africain. Le site doit aussi fabriquer à terme des utilitaires. L'usine d'Oran est sans commune mesure en terme d'envergure avec celle de Tanger. Le site géant de Renault à Tanger, qui produit les Dokker, Lodgy et Sandero, est effectivement d'une toute autre ampleur, destiné, lui, essentiellement à l'export (à 90%), notamment vers l'Europe et la France.En décembre 2012, Renault, la Société Nationale de Véhicules Industriels (SNVI) et le Fonds National d'Investissement (FNI) avaient signé un pacte d'actionnaires en vue de la création d'une co-entreprise, dont la partie algérienne détient 51% des parts et le groupe français 49%. Les négociations, délicates, ont duré très longtemps, butant en particulier sur le lieu d'implantation. L'emplacement d'Oued Tlélat a finalement été choisi par Renault en raison de ses atouts : réseau routier, main-d'?uvre relativement qualifiée, proximité du port d'Oran. L'usine doit comprendre des ateliers de tôlerie, emboutissage et peinture. Un tissu de sous-traitance local doit être également développé."Le projet permettra de créer, à terme, plus de 1200 emplois directs et plusieurs milliers d'emplois indirects", a affirmé, pour sa part, Bernard Emié, ambassadeur de France à Alger, dans un entretien accordé à l'agence de presse (APS) en octobre dernier.


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