Algérie

Les trois urgences



Ce qu’on désigne sous l’appellation non officielle de «OTAN 3.0» consiste à faire de l’Alliance, un pilier de la sécurité mondiale, et non pas le pivot comme cela était apparu. La précision a été apportée dès vendredi par le Président américain. Barack Obama a, en effet, souligné que «l’OTAN se transformera à Lisbonne avec l’adoption d’un nouveau concept stratégique qui identifie les capacités et les partenaires dont nous aurons besoin pour faire face aux menaces nouvelles du XXIe siècle. Cela doit commencer par la réaffirmation du principe vital de notre alliance, l’engagement pris dans notre article 5 selon lequel une attaque contre l’un est une attaque contre tous». On se demandait effectivement si une attaque informatique contre un  membre de l’Alliance serait considérée comme telle. Le texte se présente en trois axes, même si l’objectif général consiste encore et toujours en la réaffirmation de sa vocation d’alliance euro-atlantique vouée à la défense du territoire de ses membres. Il confirme la validité de l’article 5 du traité fondateur de Washington, qui stipule que l’attaque contre l’un des alliés est une attaque contre tous. Il doit, cependant, tenir compte de trois exigences nouvelles. La première est de «moderniser » son appareil militaire, y compris sa capacité de «dissuasion» nucléaire. Il lui faut s’adapter à des menaces plus pernicieuses, comme «le terrorisme international», la prolifération des «missiles balistiques», les «attaques informatiques» et enfin «les attaques contre les approvisionnements» d’économies de plus en plus interdépendantes. Seconde exigence pour l’OTAN, tirer les leçons des différentes interventions comme en Afghanistan. De nouvelles guerres ne sont donc nullement exclues, mais il ne s’agit pour l’Alliance rien d’autre que d’en prévoir la fin, autrement dit, préparer la relève locale. Cela signifie pour l’OTAN que les efforts militaires et civils soient «coordonnés» dans une «approche globale». L’Alliance doit donc se doter d’une «petite capacité civile, pour interagir efficacement» sur le terrain. Enfin, la troisième exigence est d’«approfondir» les partenariats actuels de l’OTAN avec des pays da la zone Asie-Pacifique, de la Méditerranée et du Golfe, ou encore avec la Russie. Il pourra s’agir aussi de lancer consultations et coopérations formelles avec les puissances émergentes, Inde, Chine, Brésil et autres. Mais ce sont principalement trois nouvelles puissances qui frappent aux portes du Conseil de sécurité, et qui entendent devenir des acteurs majeurs des relations internationales. Ce qui n’est pas aussi simple. Il ne s’agit pas effectivement de le vouloir, car l’accès est verrouillé par les cinq membres permanents. Ce qui explique la revendication d’une démocratisation de la gestion des relations internationales.


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