Algérie

Les retraités comptent réinvestir la rue Une hausse de 9% seulement


C'est la grande déception chez les retraités qui, après avoir attendu plusieurs mois l'augmentation annuelle des pensions qui devait intervenir en mai dernier, sont «choqués» et «déçus» de la hausse décidée il y a quelques jours. «La réunion du conseil d'administration (CA) de la Caisse nationale de retraite (CNR) s'est tenue finalement le 11 juin dernier.
La Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) a défendu une augmentation de 15% alors que le CA a fini par accorder 7% d'augmentation seulement», avons-nous appris hier auprès des retraités. Les négociations sont, cependant, suspendues jusqu'à nouvel ordre.
Cette situation n'a été ni du goût des membres de la fédération ni des autre adhérents, qui ont rejeté dans le fond et dans la forme le taux avancé par la CNR. Pour eux, une hausse de 7% est loin des aspirations des retraités, qui souhaitent une valorisation plus conséquente. Face à cela, les retraités ont décidé de passer à la protestation pour faire entendre leurs voix.
La première action de protestation avait été prévue juste après les festivités officielles du cinquantenaire de l'Indépendance. Le décès subit de Smaïl Aouchiche, secrétaire général de la FNTR et ancien syndicaliste à l'UGTA, a changé les plans arrêtés par les retraités qui ont décidé de reporter la protestation à une date ultérieure. Le conseil d'administration de la CNR a décidé, suite au décès de l'ancien SG de la FNTR, de réviser sa décision en accordant une hausse de 9% aux pensions des retraités avec effet rétroactif à partir de mai 2012. «Une décision définitive et irréversible», selon les retraités.
Les évènements s'accélèrent. Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA, a désigné Gadiri Ahmed, syndicaliste âgé de 87 ans, au poste de SG par intérim à la FNTR en attendant la tenue du congrès extraordinaire après le mois de Ramadhan pour l'élection d'un nouveau secrétaire général. Même revalorisé, ce nouveau taux ne plaît pas aux retraités qui regrettent de nouveau le mépris exercé à leur égard. «Que va faire une hausse de 9% pour des pensions de 15 000 dinars face à l'inflation que personne n'arrive à maîtriser ', s'interrogent les retraités.
«La vie est tellement chère que nous n'arrivons pas à faire face aux multiples dépenses avec des familles nombreuses à charge. Nous avons souffert et notre situation ne s'améliore pas en dépit de tous les efforts que nous avons déployés pour nous faire comprendre par les pouvoirs publics», affirment-ils. Les retraités avaient l'espoir de voir leur pension valorisées à hauteur de 15%
. «C'est un taux qui a fait le consensus au sein des retraités même s'il reste encore en deçà de leurs attentes», diront-ils. Pour eux, «cette hausse de 9% est plus méprisante que celle de 10% décidée en 2010 alors que les retraités attendaient un meilleur traitement de leur dossier». La colère des retraités suite à cette décision était visible sur le terrain et a été suivie par l'organisation de plusieurs manifestations au niveau national.
Cela a donné lieu à une décision exceptionnelle du président de la République, en 2011, qui a relevé le montant minimum de la pension de retraite à 15 000 et a décidé d'une revalorisation des pensions et allocations de retraite entre 15% et 30%. Les retraités ne comptent pas se taire. Ils comptent envahir la rue après le mois de Ramadan pour exprimer leur désarroi.


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