Algérie

Les résultats de l'enquête ne convainquent pas


Les résultats de l'enquête ne convainquent pas
Organisé dans la précipitation juste après le départ du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, qui était en visite de travail, jeudi matin, dans la région, le point de presse conjoint (wali/sûreté de wilaya) tenu dans le cabinet du wali de Ghardaïa se voulait un message clair à effet de couper court à toutes les rumeurs, quant aux causes réelles du décès de Hocine Oudjana, le troisième motocycliste mozabite qui a succombé à ses blessures en moins de 10 jours.L'officier Djaber Djaâfar, chargé de communication de la sûreté de wilaya de Ghardaïa, a été le premier à prendre la parole pour affirmer que «l'enquête diligentée par les services de la police judicaire, ainsi que l'autopsie ordonnée par le procureur de la République ont révélé que la mort de Hocine Oudjana est la conséquence d'un accident de la circulation. La victime, qui circulait à moto et sans casque, aurait perdu la maîtrise de son engin et heurté violemment un camion en stationnement, ce qui lui aurait causé un traumatisme crânien, cause de son décès». Pour sa part, Abdelhakim Chater, le wali de Ghardaïa, a tenu, par presse interposée, à présenter ses condoléances à la famille du défunt, affirmant que «tous ces morts sont nos enfants, les enfants de l'Algérie».Et d'ajouter : «Encore une fois et devant vous, je réitère ce que vient d'annoncer le chargé de communication de la sûreté de wilaya de Ghardaïa, Hocine Oudjana, que Dieu ait son âme, est mort accidentellement. Et toute autre interprétation ne serait que de la pure ignominie. Par contre, pour ce qui est du décès de Mohamed El Yassaâ Aouf et à la demande de la famille qui n'a pas été convaincue des résultats de l'enquête et de l'autopsie, qui ont toutes deux conclu à un accident de la circulation, une contre-enquête est en cours pour lever définitivement le voile sur ce décès.» Sitôt les déclarations des deux responsables relayées par la radio locale de Ghardaïa, dans les deux langues, arabe et mozabite, la rue mozabite s'est embrasée, refusant de donner crédit à ces conclusions jugées, nous dit-on, douteuses.Des affrontements ont éclaté en divers endroits de la ville, dont les plus violents ont eu lieu à ksar Ledjraïd, Bab El Haddad, Baba Saâd, Souk Lahtab, Chaâbet Ennichène, El Korti et Aïn Lebeau. Dans ce dernier quartier, en escaladant une colline nous avons pu apercevoir une maison en train de brûler à la limite du quartier mitoyen de Baba Saâd. Des centaines d'éléments des forces anti-émeute des deux corps, de la gendarmerie et de la police, exténués tant par l'âpreté des violences que par la chaleur suffocante qui enserrent la ville, donnent l'impression de peiner pour avancer dans les ruelles tortueuses des vieux quartiers de Ghardaïa.«Où est ce fameux plan mis au point et censé ramener le calme et la sécurité dont se vante le ministre de l'Intérieur '» vocifère un ancien cadre financier à la retraite, rencontré fuyant les lieux des affrontements du côté de Souk Lahtab. Mustapha, un professeur de mathématiques est catégorique : «Tant que l'Etat n'a pas la main lourde envers tous les criminels et les instigateurs de cette fitna, le drame continuera. Pourtant, ils sont connus et circulent librement. De quoi se poser des questions sur leur liberté de mouvement et surtout de nuisance. Sont-ils protégés par des cercles occultes '», s'interroge-t-il.


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