Algérie

Les produits algériens à la conquête du monde arabe ?




Le ministre de la PME et de l’Artisanat, Benbada Mustapha a affirmé que le gouvernement octroie, chaque année, une enveloppe financière de 25 millions de dinars, aux 4 bourses de sous-traitance industrielles que compte notre pays, et ce depuis 2005. C’est une initiative louable pour le ministre qui demande cependant une loi sur la sous-traitance permettant une meilleure intégration de la petite et moyenne entreprise et l’artisanat dans l’économie nationale.

C’est ce qui ressort de l’intervention du ministre de la PME, lors d’une conférence de presse animée conjointement, hier, avec le directeur général de l’Organisation arabe pour le développement industriel et minier, M. Bendhafer Talaat, en marge des préparatifs du premier congrès arabe de la sous-traitance et du salon spécialisé prévu du 12 au 15 septembre prochains.

Le congrès doit ainsi réunir 350 participants représentant différents départements ministériels, des chambres de commerce et d’industrie arabes, nationaux et étrangers et des organisations internationales pour débattre le thème du congrès «pour la promotion et le développement de la sous—traitance et du partenariat entre les pays arabes et le renforcement de la compétitivité des PME». L’enjeu, selon les organisateurs de ce congrès est d’adopter une politique arabe commune de sous-traitance qui permettra à la fois des échanges de données industrielles, un échange d’expérience et surtout le développement du partenariat. Le congrès et le salon se veulent également évaluatifs. Les opérateurs industriels veulent ainsi marquer une halte pour évaluer la situation du secteur de la sous-traitance industrielle dans le monde arabe.

Dans son intervention M. Benbada a résumé la situation de la sous-traitance dans notre pays. Bien que la sous-traitance au niveau du Maghreb est de loin la meilleure par rapport aux autres pays de monde arabe, en Algérie elle marque, toutefois, des insuffisances, comme le signalent les spécialistes en matière d’adhésion et de développement des PME. Les spécialistes affirment que le bilan de la sous-traitance est en-deçà des opportunités offertes et il y a eu, en termes d’adhésion aux bourses, 475 seulement. «Cette tendance est confirmée pour la période 2001-2004 au cours de laquelle, il n’a été enregistré qu’environ 250 entreprises pour les 4 bourses», expliquent les responsables du département de Benbada, en précisant que l’activité de ces entreprises consistait essentiellement en le recensement du potentiel industriel existant composé de 2.000 unités industrielles du secteur privé et industriel et l’organisation de salons, foires ayant permis la réalisation de 451 mises en relation d’affaires entre opérateurs nationaux et étrangers dont 413 opérations concrétisées .

Si du côté maghrébin et particulièrement algérien, la sous- traitance souffre d’insuffisances, celle-ci, telle que décrite par le directeur général de l’Organisation arabe de l’industrie est quasiment inexistante. «A l’exception des pays maghrébins tels que le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, il n’y a aucun centre de sous-traitance, autrement dit personne ne s’intéresse à la sous-traitance», dira Bendhafer, en rappelant la nécessité d’avoir une stratégie commune en la matière pour une industrie durable. Le DG de l’organisation arabe affirme que le manque constaté dans la sous-traitance dans le monde arabe est à l’origine du retard dans la création des PME. Il dira que 280 milliards de dollars sont des revenus de l’industrie de prospection minière alors que ceux de l’industrie de transformation ne dépassent pas les 50 à 60 milliards de dollars. Et d’appeler l’ensemble des industriels arabes à recourir à la sous-traitance. «Il faut communiquer les données et il faut changer les mentalités» recommande-t-il en qualifiant d’absurde le fait que certains industriels arabes refusent de fournir des données sur leurs entreprises et exagèrent en évoquant la confidentialité comme une garantie pour la sécurité.

Pour conclure, il a appelé les participants à cette manifestation à échanger des expériences et les opérateurs du monde arabe à s’inspirer de l’expérience maghrébine dans la sous-traitance, notamment celle du Maroc. Il a également plaidé pour la création d’un réseau électronique standard et accessible pour l’ensemble des opérateurs pour un échange de données et d’informations sur la situation des entreprises et leurs potentialités.

Enfin, l’expert de l’Organisation arabe de l’industrie s’est dit très satisfait de la croissance économique algérienne en déclarant «je suis persuadé que l’Algérie connaîtra de grands investissements industriels dans les cinq années à venir et je peux affirmer, d’ores et déjà, que les produits algériens envahiront le marché arabe durant cette période», conclut-il .


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