Algérie

Les prix des matériaux de construction à des seuils prohibitifs Les programmes de logements en otage



En l'espace d'une semaine, le prix du rond à béton a grimpé jusqu'à 12.000 DA le quintal pour le 8 mm. A ce prix, l'acier du 8 mm reste introuvable sur le marché. Les professionnels du secteur du bâtiment font face, actuellement, à une pénurie de ce matériau de construction qui vient s'ajouter à celle du ciment, vendu jusqu'à 470 DA le sac de 50 kilo, au marché noir. Avec cette montée des prix, le marché des matériaux de construction reste instable et le risque de l'arrêt de certains chantiers commence à peser lourdement chez les professionnels du secteur, qui se disent dans l'incapacité de pouvoir gérer une telle situation si cette crise persiste. Pour certains qui avaient le flair, ils ont procédé avant même que la crise ne s'installe à investir dans l'acier, pour assurer un approvisionnement pouvant couvrir leur demande durant cette période. Ce sont tous les programmes de construction et en particulier celui de « un million de logements » qui sont contrariés. Promoteurs immobiliers et entrepreneurs tentent par tous les moyens d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur cette situation, dont l'impact est inévitable pour les acquéreurs qui attendent la réception de leurs logements. Les professionnels du secteur avertissent qu'« avec 12.000 DA le quintal d'acier, impossible de construire des logements à ce prix là. Nos engagements vis-à-vis de nos clients qui ont signé leurs contrats de vente sur plan sur la base d'un prix de logement plafonné ne seront pas respectés avec cette flambée des prix des matériaux de construction », a lancé un entrepreneur qui a déjà lancé des projets LSP. Même argument chez les autres promoteurs immobiliers qui eux demandent carrément une révision des prix pour les actualiser au cours du marché. «Même avec cette révision, le problème ne sera pas réglé pour la simple raison qu'actuellement, le rond à béton n'est pas acheté à l'usine mais chez les importateurs ou au marché noir et il n'est pas facturé selon des prix fixes. Le ciment est acheté au marché noir sans facture, puisque les usines de production sont loin de satisfaire la demande de chaque promoteur », a tenu à souligner un entrepreneur de la wilaya de Sidi Bel-Abbès. Représentant la fédération des entrepreneurs dans cette wilaya, notre interlocuteur estime que « la solution au problème reste l'intervention de l'Etat pour faire une révision des prix ». Chose qui n'est pas encore acquise pour les promoteurs qui sont unanimes à dire, que « le prix du logement est appelé à augmenter considérablement, si rien n'est prévu pour redresser la barre. « Dans le cas contraire, nous allons droit vers des arrêts de chantiers pour nombre d'entrepreneurs », a indiqué le président de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), section d'Oran. Selon ses déclarations, « ce sont les entrepreneurs qui ont des marchés avec des maîtres de l'ouvrage publics qui ont le plus de difficultés, puisqu'ils sont tenus de respecter leurs engagements malgré cette crise. Chose qui n'est pas évidente ». L'acier et le ciment ne sont pas seuls à avoir été touchés par cette hausse des prix, le bois, le cuivre et les agrégats ont connu le même sort, même si l'augmentation n'est pas aussi importante que celle des deux matériaux essentiels. Le sable est à 800 DA le m3, soit une hausse de 40 %, le gravier à 8.000 DA la tonne et le cuivre à 1.500 DA la barre de 6m. Les professionnels du secteur ont prévu de se réunir, cette semaine à Alger, pour discuter de cette crise qui persiste et essayer de proposer des solutions qui arrangent les deux parties, promoteurs immobiliers et gouvernement sans oublier le bénéficiaire qui se trouve actuellement en otage et risque de payer lui aussi le prix de cette crise due à une augmentation des prix sur le marché international. Chose que n'avaient pas prévue les promoteurs immobiliers et entrepreneurs dans leurs prévisions et au moment de la signature des marchés avec leurs partenaires.
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