Algérie

Les praticiens donnent l'alerte




Chef de service médico-légal au Centre Hospitalier Universitaire de Annaba, le Pr Abdelhamid Mira a profité de la rencontre qu'il a organisée ce dernier samedi pour lancer une véritable alerte sur les faux documents médicaux.La démarche de ce praticien et de son équipe dont le Pr Kaious Fatah se veut être le premier jalon d'une procédure à élaborer et à mettre en application pour crédibiliser les documents entrant dans le cadre des activités de la médecine légale. Tout au long de leurs interventions, les praticiens spécialistes de cette branche de la médecine, ont fait des révélations. « Un praticien s'est même permis d'établir un certificat médical d'incapacité temporaire de travail (ITT) d'un mois à une de ses relations. Cette période étant synonyme de délit, la personne censée être l'auteur, a aussitôt fait l'objet d'un mandat de dépôt. Cette décision de justice s'est basée sur une simple déclaration de la prétendue victime des blessures supposées.
La contre-expertise a démontré que la durée de l'ITT ne devait pas dépasser moins de 8 jours», a expliqué le Pr Mira pour insister sur l'importance que l'on doit accorder aux actes de médecine légale. La situation est plus grave lorsque le faux caractérise les autopsies. Formés dans divers établissements de santé d'ici et d'outre-mer, le Pr Mira et ses pairs mènent, depuis des années, un combat pour l'assainissement de la médecine légale dans notre pays. Dans l'intervention qu'il a faite à l'ouverture de la journée organisée à la faculté de médecine de Annaba, il a précisé le contexte des enquêtes médico-médicales qu'il a menées, les aspects de la situation juridique qu'il a abordée et les conséquences véritablement catastrophiques que génère l'établissement des certificats médicaux de complaisance. D'autres intervenants ont évoqué les perspectives de la médecins légale pour, à la fois, préserver la vie des Algériens et éviter des dépenses illégales de plusieurs milliards au Trésor public.
Dans leurs interventions, les uns et les autres médecins légistes de différentes régions du pays, dont ceux venus de la majorité des régions de l'Est du pays, se sont longuement attardés sur la lutte contre les faux documents médicaux, les techniques de constatation mortuaire et l'établissement des certificats de décès sous le cachet de la médecine légale. Tout un programme de travail qui était au centre des affirmations et des débats de la rencontre organisée ce dernier samedi par le professeur Abdelhamid Mira Il avait fait appel à plus de 200 praticiens et formateurs médicaux, majoritairement spécialistes de la médecine légale. Les uns et les autres ont soulevé des questions ou répondu à d'autres en relation avec les contraintes quotidiennes relevées par les praticiens dans l'exercice de leur fonction.
Egalement abordé et suivie avec attention, les certificats médicaux d'arrêt de travail de complaisance pour beaucoup dans les erreurs judiciaires. La déclaration, dans la précipitation ou par économie d'efforts, de personnes en apparence décédées alors qu'elles ne le sont pas cliniquement. Le professeur Mira et plusieurs de ses pairs ont apporté des clarifications sur de nombreux aspects de la médecine légale. Chacun, en ce qui le concerne, a été interpellé sur les erreurs commises, notamment celles des arrêts de travail de complaisance, à l'origine d'un grand nombre d'erreurs judiciaires. Celles aussi des personnes mortes en apparence, mortes relativement, mortes absolues ainsi que les personnes admises dans une structure hospitalière dans un état comateux et déclarées mortes sans vérification médico-légale préalable.
Des questions auxquelles le Pr Mira et son équipe ont répondu lors de l'élaboration des recommandations. Celles-ci sont généralement en relation avec l'établissement du certificat médical de décès ou d'incapacité temporaire de travail. En aparté, bon nombre de praticiens se sont longuement attardés sur des questions pédagogiques et pratiques de cette spécialité qu'est la médecine légale. L'on a évoqué le problème de l'absence de crédibilité de certains praticiens du fait de l'établissement de certificats médicaux de décès antidatés, de soins ou d'arrêt de travail de complaisance.
Notamment pour les besoins d'un héritage, une plainte pour agression, viol, assassinat ou une quelconque autre fuite de responsabilité établie au profit d'un demandeur par un praticien complaisant. Il y a le problème des pensions de veuvage indûment versées à des veuves déclarées en tant que telles sur la base d'un faux certificat médical établi par un vrai praticien ou avec le cachet de ce dernier.


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