Algérie

Les praticiens de la santé publique «promettent» une autre grève



Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) active sur deux fronts: des rounds de négociation avec la tutelle et des actions de protestation dans le cadre de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la fonction publique. Par le premier, le SNPSP veut faire aboutir ses revendications, par le deuxième il fait pression sur le gouvernement. La finalité de cette stratégie: amener les pouvoirs publics à approuver, sinon dans son intégralité, l'essentiel du statut particulier des praticiens médicaux généralistes de la santé publique, version SNPSP. Document qui a valu au SNPSP plusieurs mois et plusieurs séances d'étude pour son élaboration, indique le président du syndicat, Bensebaïni Salah, qui affirme qu'il a transmis une copie au département de Amar Tou et qu'il attend un rendez-vous proche pour «examiner ensemble» le statut proposé. Ce dernier a été à l'ordre du jour de la session ordinaire tenue, hier, à Aïn El-Turck (w. d'Oran), par le conseil national du SNPSP. Assemblée lors de laquelle le SNPSP, par la voix de son président M. Bensebaïni et celle de son SG M. Merabet, ont promis au gouvernement un avril très chaud. «Tous les syndicats qui ont adhéré à la Coordination nationale des syndicats autonomes de la fonction publique, au nombre de treize, auxquels s'ajouteront sept autres ailes de syndicats autonomes, vont observer une grève nationale à partir de la deuxième semaine d'avril. Ça ne sera pas un poisson d'avril, mais un requin d'avril», a prévenu Dr Bensebaïni Salah, qui a accusé l'UGTA de faire «le travail de sape pour détruire les syndicats autonomes, à l'instar de son projet de création d'une section syndicale des enseignants universitaires pour casser le CNES, profitant ainsi de la situation difficile par laquelle celui-ci passe». Pour sa part, le SG du SNPSP qui, par ailleurs, coordonne actuellement les actions de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la fonction publique -mission biennale assurée à tour de rôle par les syndicats composant la Coordination- a qualifié la conjoncture actuelle de la fonction publique de «virage dangereux», lançant «un appel à tous les travailleurs concernés à participer à la grève d'avril, qu'ils soient syndiqués ou non, affiliés à un syndicat compact ou un syndicat à deux têtes». Qualifiant les syndicats de la Santé de «poumon de la Coordination intersyndicale», M. Merabet a assuré que «les syndicats autonomes de la Santé (au nombre de six) sont en bonne santé» et que «leurs chemins ne peuvent aboutir qu'au même point: garantir un cadre socio-professionnel digne des professionnels de la santé». Dans une conférence de presse animée en marge des travaux, le président du SNPSP a déploré que «l'administration centrale nous ait, auparavant, pris au dépourvu l'été dernier en nous balançant un statut particulier plein d'aberrations alors que nous étions au sein de commissions mixtes en pleine concertation sur ce projet que nous devions finaliser ensemble, en tenant compte des revendications des professionnels concernés. Heureusement, ils se sont rendus compte des bévues que contenait leur document, confectionné à la va-vite et, après quoi, ils nous ont demandé d'amender le texte». Et le président du SNPSP de critiquer la nouvelle grille des salaires. «Dans la nouvelle grille des praticiens généralistes de la santé publique, le point indiciaire a été augmenté à 45 DA. Cependant, tel un système de vases communicants, l'indemnité spécifique globale et l'indemnité du complément sur le revenu ont été abaissées. En d'autres termes, l'Etat a repris par la main gauche ce qu'il nous a donné par la droite». Et d'ajouter: «nous n'accepterons pas un point indiciaire inférieur à 80 DA». En somme, le statut élaboré par le SNPSP revendique une gradation de trois échelons par chacun des trois corps (médecin généraliste, chirurgien-dentiste généraliste et pharmacien généraliste) avec un indice minimum variant entre 713 et 1055 pour le 1er corps, entre 666 et 930 pour le 2e et 666 et 930 pour le 3e. Il plaide aussi pour une augmentation de certaines primes et la bonification indiciaire des postes supérieurs tels que médecin coordinateur, médecin responsable d'unité de base, chirurgien-dentiste coordinateur et chirurgien-dentiste chef d'unité, avec effet rétroactif, à compter du 1er janvier 2008.
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