Algérie

Les peines revues à la baisse Le curé et un médecin de Maghnia rejugés


Le procès en appel, qui s'est déroulé samedi dernier à la cour de Tlemcen et relatif à l'affaire du père Pierre Wallez et du médecin exerçant au dispensaire de Souani, C. Fethi, accusés d'être venus en aide dans des conditions illégales aux émigrés clandestins ayant élu domicile à Oued Jorji, situé à la frontière algéro-marocaine, à quelques kilomètres de Maghnia, s'est soldé par une condamnation de 6 mois de prison avec sursis pour le praticien et de 2 mois, également avec sursis, pour le religieux. Ce procès survient après un premier qui a eu lieu au tribunal de Maghnia et dont le verdict prononcé a été de 2 ans de prison ferme et une amende de 20.000 dinars pour C. Fethi et d'une année d'emprisonnement pour le père Wallez. Lors du procès en appel, la défense, constituée de 5 avocats dont deux bâtonniers, a, dans sa plaidoirie, tenté de mettre en évidence le cachet humanitaire de l'action menée par les deux hommes, des actions, ont souligné les avocats, qui se sont limitées à porter leur assistance à des personnes qui se trouvaient en danger, notamment au vu de leurs conditions de vie lamentables. La défense a, en outre, tenté de rappeler à l'assistance que le père Wallez, qui officie en Algérie depuis plus de 30 ans, a été dépêché sur les lieux de concentration des sujets africains par Monseigneur Tessier, l'Archevêque d'Alger (détenant la double nationalité algérienne et française) pour s'enquérir des conditions d'existence de ces personnes en situation irrégulière, en attente de rejoindre l'autre rive de la Méditerranée. A noter, également, que cette mission avait été menée par plusieurs religieux de l'évêché d'Oran envoyés pour assister leurs coreligionnaires. En ce qui concerne le médecin, C. Fethi, accusé pour sa part d'avoir utilisé des composants médicaux (sparadrap et abaisse-langues) provenant du dispensaire où il exerçait en temps normal, ses avocats ont plaidé le caractère humanitaire de son action, entrant, ont-ils précisé, dans le cadre de l'assistance à des personnes en danger. Le praticien avait l'habitude, chaque fois que le temps le lui permettait, de se rendre à Oued Jorji pour prodiguer les premiers soins à des démunis, des sans-logis qui ont fait escale à Maghnia en attendant qu'un passeur les prenne dans sa chaloupe de fortune. Du coté du ministère public, le procureur de la République a, lors de son réquisitoire de ce procès en appel, requis la confirmation du verdict prononcé lors de la première audience, à savoir 2 ans de prison ferme et 20.000 dinars d'amende à l'encontre de C. Fethi et une année de prison ferme pour le père Wallez. Après les délibérations, les peines ont été allégées et ramenées à des peines de prison avec sursis. Considérant que ce verdict confirme la condamnation, les avocats de la défense ont immédiatement recouru au pourvoi en cassation, ceci pour épuiser toutes les voies de recours pour faire innocenter leurs mandants. Contacté à ce sujet, Monseigneur Thierry, du diocèse d'Oran, a déclaré que ce qui a été reproché au père Wallez est d'avoir organisé une prière dans un endroit non défini par la réglementation nationale du 28 février 2006 régissant les espaces où toute prière est autorisée. « Etant donné que le délit a été confirmé par la justice, vu que le père Wallez a organisé une prière avec plusieurs sujets africains, notamment camerounais, dans un oued, la sentence répond à la loi », a-t-il indiqué.


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