Algérie

Les partis de l'opposition n'y croient pas Réformes politiques


Les partis de l'opposition n'y croient pas                                    Réformes politiques
A la vitesse où vont les réformes, il semble que le discours du chef de l'Etat, prononcé en avril dernier, ne trouve toujours pas d'écho au sein de la classe politique.
Lors de son intervention, Abdelaziz Bouteflika avait promis des changements, sous la contrainte d'un climat social tendu, notamment avec la poussée des révoltes dans des pays du Monde arabe. Son intervention, qui avait pour objectif de calmer la population, n'a pas tenu sa promesse, puisque les acteurs sociaux en colère n'ont cessé, depuis et jusqu'à aujourd'hui même, de se mettre sur le devant de la scène. Les grèves corporatistes et les protestations des syndicats en témoignent. Les observateurs de la scène politique nationale se posent moult questions. Comment est-il possible d'adopter des projets de loi alors que l'actuelle Assemblée populaire nationale (APN) est dépourvue de légitimité '
Les partis de l'opposition sont unanimes pour affirmer que les réfo1mes politiques n'ont pour seul but que de gagner du temps, au profit du présent Exécutif. Le Front des forces socialistes (FFS) ne voit aucune volonté de changement. «Le régime algérien veut tout figer. Tous les textes de loi relatifs aux libertés n'ont aucun effet positif», affirme le premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou. Selon lui, «l'Etat d'urgence est renforcé. Les projets de loi vont bloquer davantage la société. Nous ne constatons pas un processus de reformes». Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ne croit pas non plus aux réformes annoncées. «Ce ne sont que des aménagements de forme», indique Mohcen Belabès, porte-parole du parti. Et d'ajouter : «Il était prévu l'organisation d'un référendum populaire pour réviser la Constitution. Ce n'est pas normal, ces derniers temps on n'en parle pas.»
Plus loin, M. Belabès pense qu'«en voulant gagner du temps, le pouvoir se trompe, puisque la société bouillonne et la rue gronde». Le Parti des travailleurs (PT) estime quant à lui que «vouloir transmettre les projets de loi à l'APN ne présage rien de bon». Selon le porte-parole du PT, Djelloul Djoudi, «l'actuelle APN est un danger pour la nation. Elle n'est pas représentative. Elle est issue de la fraude et des députés ont des ramifications avec les milieux d'affaires». S'agissant des réformes, M. Djoudi indique que «les démarches du président de la République sont hypothéquées. Ses décisions ne sont pas acceptées et ne font pas l'unanimité au sein de l'APN. On constate qu'il y a de la résistance». Enfin, il est à souligner qu'au niveau des partis de l'Alliance présidentielle (FLN-RND-MSP), les tiraillements sont quotidiens au sujet des réformes politiques. D'ailleurs, ce sont ces partis, majoritaires à l'APN, qui ont fait avorter les propositions concernant la démission des ministres 3 mois avant les législatives et réduit le quota de représentativité des femmes à 20% (30% dans le projet initial).


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