Algérie

Les parents d’élèves de Tafoughalt menacent



S’il y a un secteur qui a pris de l’essor dans cette commune, ô combien déshéritée, ce serait celui des infrastructures scolaires. En effet, actuellement, cette municipalité compte plus de 15 écoles primaires implantées même dans les hameaux les plus reculés, à l’instar d’Ath Ouacifs ou de Hellil.
Pour l’enseignement moyen, Aït Yahia Moussa a bénéficié de quatre CEM : Meddour-Rabah à Tafoughalt, Tachtiouine, Iâllalen et au chef-lieu, l’ex-Oued Ksari. Pour ce dernier, qui n’était qu’une école primaire transformée en urgence en collège, il mérite d’être remplacé par une autre structure plus adéquate en matière de salles de cours et d’espace, car il est enclavé entre des habitations le détachement militaire.
En ce début du mois d’octobre, le lycée va ouvrir ses portes. Dans une virée sur les lieux, à quelques jours de l’affectation des élèves inscrits dans les lycées de Draâ El-Mizan, il nous a été donné l’occasion d’admirer cet édifice dont l’architecture et la qualité des travaux feraient beaucoup de jaloux. En dépit de son implantation dans un lieu jouxtant des maquis, cet établissement occupe tout de même une place importante dans ce chef-lieu dont le développement du tissu urbain est toujours au stade embryonnaire. “La réalisation de ce lycée a pris du temps. Il faudra d’abord souligner qu’au début, il y avait un manque d’entreprises. Puis, l’entrepreneur a été enlevé par un groupe terroriste.
Ensuite, les matériaux de construction ont flambé. Tous ces facteurs ont provoqué du retard. Mais, les services de suivi ainsi que l’académie n’ont pas ménagé leurs efforts pour faire accélérer les travaux. Le ministre de l’Éducation nationale s’est même déplacé sur les lieux”, nous a confié une source locale. Ce lycée, d’une capacité de mille élèves, est doté de tous les moyens nécessaires pour son fonctionnement.
Nous avons constaté que même un terrain de sports combinés y est réalisé. Selon des sources proches des lycées de Draâ El-Mizan, les listes des élèves de 1re et 2e AS sont transmises au proviseur nommé du dit établissement. Seuls les élèves de terminale continueront à étudier à Draâ El-Mizan. “Tout est prêt pour recevoir les élèves dans de bonnes conditions”, nous a déclaré notre première source.
Certes, ce lycée vient à point nommé soulager les lycéens de la commune, mais son inauguration provoque déjà la colère des parents d’élèves de Tafoughalt, un village de la commune équidistant de Draâ EL-Mizan et d’Aït Yahia Moussa, qui, dans un écrit envoyé à toutes les autorités locales, au wali, au P/APW et au directeur de l’éducation, menacent de retenir leurs enfants à la maison s’ils étaient affectés de force dans cet établissement. “Même si nous nous réjouissons de la réalisation de ce lycée à Aït Yahia Moussa, nous sommes dans l’obligation de prévenir des inconvénients et les contraintes qui sont réels et qui peuvent perturber sérieusement la scolarité de nos enfants”, telle est l’entame de cette correspondance dont nous détenons une copie.
Ils évoquent entre autres le manque de sécurité pour les élèves en raison de l’implantation de l’établissement tout près de l’un des massifs forestiers les plus fréquentés par des groupes armés, l’impossibilité pour l’APC de leur assurer le transport puisque déjà pour rejoindre Draâ El-Mizan, dont la majorité des élèves sont internes, ce besoin n’est satisfait que partiellement, Draâ El-Mizan destination privilégiée des citoyens de Tafoughalt par ricochet de l’existence d’une ligne de transport de fourgons contrairement vers Aït Yahia Moussa où il n’existe aucun transport. “Il ne faut pas négliger le côté sécuritaire sur ce trajet (lycée-village), au sud de la commune. C’est pourquoi nous refusons de jeter nos enfants dans la gueule du loup. Alors qu’à Draâ El-Mizan, ils peuvent bénéficier de l’internat”, nous a expliqué à ce sujet le président du comité de village Tadukli. “Sachant que toutes les conditions pour une meilleure scolarité de nos enfants sont réunies dans les lycées de Draâ El-Mizan où il n’y a aucune pression sur les effectifs, nous émettons un vœu pressant pour que nos enfants continuent à étudier toujours dans ces conditions. C’est notre droit”. Telle est la conclusion du document en question.
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