Algérie

Les opérateurs économiques s'expriment




Les opérateurs économiques s'expriment
en moyenne, onze bateaux sont en rade entre jeudi et dimanche en attendant d'accoster le port. Instauré le 14 août 2009, sur une décision du Conseil des ministres, le passage au week-end semi-universel en Algérie ne semble pas encore avoir atteint ses objectifs. Au plan économique, le passage du week-end (jeudi-vendredi) au week-end semi-universel (vendredi-samedi) n'a pas eu un « grand impact » ni sur les habitudes de travail ni sur le rendement économique. « Nous avons pensé réduire l'écart de temps avec les pays européens et arriver à une normalisation des échanges et du travail avec nos partenaires à l'étranger. Mais nous nous rendons compte, quelques années après, que le week-end semi-universel n'est pas le bon choix pour atteindre cet objectif. Vendredi est un jour de repos hebdomadaire chez nous, dimanche est un jour de repos chez eux, ce qui fait que la différence de temps est toujours de mise », a indiqué Abdelaziz Mehenni, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa). « Rien n'a changé depuis 2009 », a précisé Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA). « Le décalage de week-end entre l'Algérie et les pays partenaires économiques nous fait perdre trois jours de travail par semaine », a-t-il ajouté, soulignant « l'impact négatif de cette situation sur les échanges, l'organisation du travail et le fonctionnement institutionnel ». Il a noté aussi « l'importance du manque à gagner engendré par les dizaines de bateaux en rade pendant ces trois jours ». Pour Naït Abdelaziz, le passage au week-end universel « est recommandé » pour pouvoir « développer l'économie algérienne ». Entre-temps, il faut « trouver les moyens pour récupérer le manque à gagner du commerce extérieur », a-t-il suggéré. Au plan interne, le changement n'est pas visible et son impact sur la productivité est quasiment nul.« Comme avant, les employés sont tenus d'accomplir 40 heures de travail par semaine, ce qui s'avère insuffisant pour atteindre un niveau de productivité appréciable », a indiqué Mehenni, déplorant « la dégradation » de la notion du travail chez les Algériens. « Nous n'avons pas encore pris conscience de l'importance et de la valeur du travail. Ce qui fait que les gens tiennent compte de la présence pendant 40 heures par semaine et non pas du résultat de cette présence », a-t-il regretté. Cela s'ajoute au manque « flagrant » de la main-d'?uvre constaté dans plusieurs filières. « Nous avons fait appel à la main-d'?uvre étrangère pour réaliser nos grands projets. Avec la crise qui nous secoue, ce manque de main-d'?uvre va nous causer de sérieux problèmes vu que nous n'avons plus les capacités de payer ces employés étrangers », a-t-il in diqué. Pour Naït Abdelaziz, le changement de week-end n'a pas empiété sur les acquis socioprofessionnels des travailleurs. « Depuis 2009, les entreprises ont réussi à s'adapter à ce nouveau rythme de travail sans toucher aux heures de travail fixées par la réglementation, c'est-à-dire 40 par semaine », explique-t-il. Habib Yousfi, président de la Confédération générale des opérateurs algériens (CGOA), estime que le passage au week-end semi-universel est intervenu pour « adapter le travail à nos habitudes internes seulement ».Ce qui fait qu'aucune perte n'a été enregistré sur le temps de travail mais les pertes sont considérables au plan de la productivité qui reste « incorrecte ». « Le problème ne se situe pas au niveau du week-end, mais il faut dire que nous ne travaillons pas suffisamment pour améliorer la productivité », a-t-il affirmé. Cet objectif « n'est pas encore atteint, ce qui explique l'état de stagnation de l'économie nationale », a-t-il déploré.







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