Algérie

Les oiseaux migrateurs boudent l’Algérie !



Les oiseaux migrateurs boudent l’Algérie !


Les nombreuses zones humides du Nord-est algérien, celles comprises dans le couloir côtier qui va de la plaine de Guerbès (Wilaya de Skikda) à celle de Oum Teboul (El Kala, El Tarf) en passant par les vastes étendues du Lac Fetzara (30.000 ha dans la wilaya de Annaba) et des marais de Mekhralda (9.000 ha dans la wilaya d’El Tarf) accueillent chaque année des dizaines de milliers d’oiseaux d’eau. Les trois quarts des effectifs qui font une halte dans le pays.

Les oiseaux d’eau sont étroitement liés aux plans d’eau dont ils ne peuvent pas s’en passer pour se nourrir et se reproduire. Lorsque le Nord de l’Europe entre dans les grands froids d’hiver, les lacs gèlent et contraints alors les oiseaux à se rendre vers des contrées plus chaudes, en l’occurrence l’Afrique; c’est la migration. Chaque année à la même époque, en janvier, c’est conventionnel, les pays qui se trouvent sur le parcours de migrateurs font le dénombrement des oiseaux présents sur leurs plans d’eau et zones humides. Les résultats sont ensuite rassemblés par une organisation internationale, «Birdlife international».

Selon une source proche du parc national d’El Kala citée par l’APS, le recensement des oiseaux dans le Nord-est du pays a indiqué la présence de 86.000 individus toutes espèces confondues contre 93.250 observés à la même époque en 2017. Une diminution attribuée à une baisse de la température. La wilaya d’El Tarf à elle seule aurait rassemblé les trois quart des effectifs de la zone nord-est.

La même source rapporte que seule la wilaya d’El Tarf a accueilli trois quarts des effectifs de la zone Nord-est soit 63.958 individus contre 22.070 pour les wilayas de Annaba et de Skikda cumulées.

Les dénombrements nationaux qui s’effectuent dans tout le pays y compris le désert sont organisés avec les moyens de la Direction générale des Forêts qui associe à ses agents, des universitaires, des associations et des bénévoles.

Pour de nombreux participants dont des universitaires ornithologues, les effectifs sont en baisse probablement pour des raisons climatiques mais surtout sur l’état dans lequel se trouvent les zones humides algériennes dont la plupart sont transformées en exutoires pour les eaux usées et en décharges sauvages pour les déchets. C’est en réalité la principale raison qui fait chuter les effectifs de migrateurs partout même dans les zones protégées ou supposées protégées.

Les Lacs Mellah et Oubeïra dans la parc national d’El Kala accueillaient à eux seuls dans la décennie 80 près de 400.000 oiseaux. Ces plans d’eau n’offrent plus la nourriture que trouvaient ces oiseaux après l’épreuve de la traversée de la Méditerranée. Aujourd’hui il n’y a plus un seul migrateur qui se pose sur le Mellah à cause des transformations écologiques qu’il a connu avec les programmes du secteur de la pêche entre autre la maritimisation de ses eaux.

Au lac Oubeira les aventureuses introductions de carpes herbivores de la décennie 90 ont fait de ce fleuron des zones humide algériennes un bassin d’eau sans vie.

Pour les ornithologues, les recensements doivent être plus rigoureux, ce qui fait appel à un plus grand nombre d’observateurs bien formés et suffisamment équipés en instruments d’observation.


Moussa Salhi


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