Algérie

«Les musulmans sont nos frères»Pape François


«Les musulmans sont nos frères»Pape François
Le pape argentin n'en finit pas de semer les graines de la concorde et de l'harmonie entre christianisme et islam. Une fois de plus, à l'occasion de la fête de l'Aïd El Fitr, le souverain pontife a eu des mots affectueux pour les musulmans.Rome (Italie).
De notre correspondante

Aux alentours de la basilique Saint Pierre, dans la capitale italienne, des familles italiennes et d'autres nationalités ont choisi de s'attarder pour écouter le pape sud-américain. Devant une place Saint Pierre noire de monde tant des milliers de fidèles et de touristes se sont réunis en ce dimanche légèrement moins torride que les précédents pour assister à la prière de l'angélus, le pape est apparu souriant et détendu. Comme il l'avait fait vendredi dernier en présentant personnellement ses v'ux aux musulmans célébrant la fin du mois sacré du Ramadhan, le pape François a réitéré ses sentiments de respect et adressé un salut chaleureux à «nos frères musulmans» à la fin de l'angélus. Invitant Chrétiens et musulmans à «œuvrer pour promouvoir un respect réciproque surtout à travers l'éducation des nouvelles générations», il a rappelé la fin du mois du Ramadhan, «consacré particulièrement au jeûne, à la prière et à la charité», a-t-il souligné.
Le jour de l'Aïd, dans son message personnel adressé «aux musulmans partout dans le monde», François avait invité à «réfléchir à la promotion du respect mutuel à travers l'éducation» et appelé à «éviter la critique injustifiée ou diffamatoire» contre les deux religions. Exhortant «la famille, l'école, l'enseignement religieux et toutes les formes de communication médiatiques» à jouer un rôle déterminant dans ce sens, il a rappelé : «Nous sommes appelés à respecter la religion de l'autre, ses enseignements, ses symboles et ses valeurs. C'est pour cela que l'on réservera un respect particulier aux chefs religieux et aux lieux de culte.» Il a exhorté les responsables de l'islam et du christianisme à «encourager les jeunes à penser et à parler de manière respectueuse des autres religions et de ceux qui les pratiquent, en évitant de ridiculiser ou de dénigrer leurs convictions et leurs rites».
Contrairement à son prédécesseur, l'Allemand Joseph Ratzinger, qui avait commencé son mandat en s'attirant les foudres des musulmans par son tristement célèbre discours de Ratisbonne, Jorge Mario Bergoglio a initié son pontificat sous le regard bienveillant des musulmans par son discours simple mais émouvant. Sans formules théologiques recherchées, François s'adresse aux musulmans dans le monde entier en les appelant «chers amis» ou «nos frères», leur tendant une main amie, demandant leur aide et leur complicité pour vaincre la haine de l'autre.
Au tour des autorités islamiques de saisir cette opportunité précieuse pour nouer des liens basés sur le respect et l'échange fructueux entre chrétiens et musulmans.
Il est temps que les responsables musulmans, accusés souvent de réprimer le culte chrétien chez eux tout en prétendant une liberté totale pour pratiquer leur foi dans les pays à majorité chrétienne, démontrent qu'il n'en est rien. Il est vrai que les actes d'islamophobie dans ces pays sont l'exception. En Italie, ce sont souvent les autorités ecclésiastiques qui poussent pour que les musulmans aient un endroit pour prier. Comme ce prêtre de la petite localité de Ponzano Veneto, fief du parti xénophobe de la Ligue du Nord, qui avait offert, en 2008, une partie de sa paroisse aux résidents musulmans désireux de suivre la prière du vendredi. Don Aldo avait défié les islamophobes de sa ville et une partie de sa hiérarchie par son geste courageux. Un exemple
à suivre.


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