Les moudjahidine dénoncent l'état de la stèle

"Je promets que nous ferons en sorte que d'ici le cinquante-huitième anniversaire de la commémoration de cette date historique, cette stèle changera de look", dira le président de la kasma des moudjahidine de Draâ El-Mizan.Une foule nombreuse a pris part, avant-hier, au recueillement organisé sur la stèle érigée, sur la RN 25, à 3 kilomètres de Maâmar, à la mémoire des deux martyrs de la révolution, le commandant Ali Bennour et l'infirmier Oukil Ramdane. En plus des citoyens venus de Draâ El-Mizan, de Tadmaït, d'Aït Yahia Moussa, il y avait la présence remarquée de plusieurs moudjahidine, des fils de chahids venus des autres wilayas telles Béjaïa, Bouira et d'autres régions du pays. Après le dépôt des gerbes de fleurs devant cette stèle, de nombreuses personnes sont intervenues pour rappeler le parcours héroïque de ces martyrs. "Si aujourd'hui, nous sommes là devant cette stèle, c'est pour rappeler que Ali Moh Naâli et ses compagnons ne sont pas morts seulement pour libérer la Wilaya 3, mais, c'est pour chasser à jamais la France coloniale de notre pays. Le commandant Ali Bennour avait toutes les qualités d'un stratège militaire en plus de son humanisme et de sa témérité", témoignera l'un de ces anciens combattants. Si tous les intervenants ont évoqué pas à pas le parcours de ce commandant de l'ALN, d'autres notamment les enfants de chouhadas venus d'ailleurs ont vivement déploré l'état dans lequel se trouve cette stèle. "Je suis étonné de me retrouver sur ce lieu pourtant dédié à des hommes qui se sont sacrifiés pour la libération de notre pays du surcroît de la trempe de ce commandant de l'ALN. Il est temps que chacun prenne ses responsabilités pour veiller sur la mémoire de nos martyrs", regrettera un fils de chahid venu de Béjaïa. De son côté, M. Hocine Bennour, le fils d'Ali Bennour, a dénoncé avec force le laxisme des uns et des autres au sujet de l'entretien de cette stèle en voie de dégradation avancée. Pour conclure, le président de la kasma des Moudjahidine de Draâ El-Mizan reconnaîtra qu'il y a beaucoup de défaillance en exhibant des photos de certaines stèles qui se trouvent, elles aussi, dans un état pareil. "Nous ne cesserons de combattre tous ceux qui nous mettent les bâtons dans les roues pour restaurer toutes ces stèles à l'abandon. Je promets que nous ferons en sorte que d'ici le cinquante-huitième anniversaire de la commémoration de cette date historique, cette stèle changera de look", conclut le dernier intervenant. Pour rappel, les deux martyrs le commandant Ali Bennour de la zone 2, région 4 de la Wilaya 3 historique et l'infirmier Oukil Ramdane avaient été exécutés par l'armée coloniale, il y a 57 ans, au lieudit Ighzer N'souk dans la région de Draâ El-Mizan. C'était dans la nuit du 18 octobre 1959 que fut attaquée l'infirmerie érigée à l'intérieur d'un abri où s'étaient cachés de nombreux maquisards blessés, suite à des renseignements fournis par une villageoise à Ighil El Vir dans la localité d'Ait Yahia Moussa. Même si les combattants de l'ALN ripostèrent comme des lions à l'intervention militaire française, ils n'ont pu échapper au déluge de feu qui s'abattit sur eux.O. Ghilès