Algérie - A la une

1e partie
Il y avait foule dans le hall de l'aéroport. Une bousculade sans pareille aux guichets d'enregistrement avait fini par mettre à vif les nerfs d'Amel, qui devait en partie son anxiété à sa phobie de l'avion.La jeune femme, qui n'attendait que l'annonce de l'embarquement, cherchait des yeux une connaissance, ou quelqu'un pouvant la rassurer. Elle étouffait, se raclait la gorge, changeait d'endroit, puis jetait de temps à autre un coup d'?il à la piste où des avions atterrissaient à tout moment.Pour occuper son esprit et gérer son anxiété, Amel essayait de deviner les différentes nationalités des voyageurs étrangers, selon leurs traits et la couleur de leur peau.Quoi de plus facile pour elle, qui adorait la lecture, de reconnaître les faciès asiatiques, africains, indiens et autres orientaux.Amel avait soif d'évasion. Elle ferme les yeux, essaye d'imaginer ces contrées lointaines. Ponctué des réacteurs d'avions, son esprit s'évade. La voici ailleurs. Le crépuscule tombant brûlait sous les reflets de l'étoile star. Le ciel rejoignait la terre. Des mouettes survolaient la mer, et au loin une île brillait sous l'effet du soleil couchant. Un véritable décor féerique, qui donnait l'impression de sortir tout droit d'un de ces contes de fées que la jeune femme lisait dans son enfance."Les passagers à destination de Constantine sont priés de rejoindre la salle d'embarquement, décollage immédiat."La voix de l'hôtesse la fera redescendre sur terre. Amel s'empare de sa valise à roulettes et suit la foule qui se dirigeait vers la sortie de la salle d'embarquement où un bus attendait. Quelques minutes plus tard, elle se retrouve à l'intérieur de l'avion. Elle choisit une place à côté du hublot gauche et s'installe tant bien que mal, la peur au ventre, non sans avoir vérifié qu'elle avait bien bouclé sa ceinture. Une vieille dame s'arrête devant elle et lui sourit :- Bonjour jeune fille. Vous permettez que je m'installe près de vous '- Bien sûr, madame. Je vous en prie.- Alors nous allons nous tenir mutuellement compagnie durant ce court voyage.Court voyage ! Amel que la peur tenaillait plus que jamais aurait aimé être déjà arrivée à destination. Pour elle, le voyage en avion lui paraît toujours très long. Pour arriver à Constantine, il faudra compter environ une heure et dix minutes. Un interminable temps d'angoisse et de stress !- Vous avez l'air préoccupée.- Oui. J'ai peur.- Peur '- Oui. J'ai toujours peur quand je prends l'avion.- Mais pourquoi donc '- Je ne saurais vous expliquer. Cela me prend comme ça à chaque fois que je dois voyager par avion.- C'est compréhensible quelque part, lui dit la vieille dame. Mais il faut se dire aussi que c'est le moyen de transport le plus sûr et le plus rapide qui soit de nos jours.- Oui, c'est ce qu'on dit.- C'est la réalité.Amel secoue ses boucles brunes.- Oui. Mais cela ne m'empêche pas d'avoir peur de l'avion. J'ai beau essayer de me raisonner et même de suivre une thérapie. Rien à faire. Mon c?ur bat la chamade et la sueur coule le long de mon dos.La vieille dame lui tapote la main :- Allons. Détendez-vous. Regardez, nous allons décoller.Amel prend une lente inspiration et ferme les yeux. L'avion se met à rouler tout doucement d'abord, avant de prendre son élan et de décoller. La jeune femme sentit les vibrations de l'appareil qui se frayait un passage à travers les nuages. Sa gorge se noue, ses mains sont moites et sa respiration devient saccadée. Agrippée à son siège, elle tente d'aspirer l'air à pleins poumons. Une nausée lui soulève le c?ur.(À suivre)Y. H.
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