Algérie - Revue de Presse

Les mineurs victimes de diverses agressions



Les mineurs victimes de diverses agressions
La majorité des enfants qui travaillent au noir sont issus des zones rurales. Entre autre causes de ce phénomène inquiétant, l'on citera la pauvreté, le chômage, la déperdition scolaire ... L'exploitation des mineurs dans la wilaya de Annaba est un phénomène qui prend des proportions alarmantes. Celle-ci n'est pas sans risque puisque 61 % de ces enfants font l'objet de diverses agressions, dont 3% physiques, 53% verbales et 4,6% sexuelles. Ainsi, selon une étude réalisée sur un nombre d'enfants par la direction de l'Action sociale de la wilaya (DAS), il ressort que 130 enfants, des deux sexes (98,4% garçons et 1,6% filles), dont l'âge varie entre 8 et 18 ans, travaillent au noir (commerce informel). La même source affirme que 64% ont un niveau d'instruction moyen et 57,7% résident dans des agglomérations rurales. Tôt le matin, 68% de ces enfants prennent d'assaut les rues commerçantes et autres du chef-lieu de wilaya. Ils investissent Souk El fellah, la station du transport intercommunal, Kouche Nouredine, et le vieux Mersis. D'autres, estimés à 16% préfèrent la vieille ville et le marché au blé. Le reste, qui représente également un taux de 16%, active dans la cité Safsaf et ses environs. La moyenne expérimentale de ces jeunes mineurs est de 5 ans. Sur le plan social, toujours d'après cette étude, 69 % de ces enfants sont issus de familles stables, 78,4% de familles dont tous les membres vivent sous le même toit, 51,5% avec des parents actifs et 5% des retraités. Les raisons à ce phénomène sont multiples : pauvreté, chômage, déperdition scolaire, exode rural' « La situation sociale difficile des familles pousse l'enfant à sortir travailler à un âge précoce », explique Mme Mayouche Saliha, directrice de la DAS, qui est intervenue lors d'une journée de sensibilisation contre l'exploitation des mineurs, organisée récemment par sa direction avec la participation de celles de l'emploi, de l'éducation, l'inspection du travail et le juge des mineurs. Sensibiliser l'Etat et les associations à l'effet de lutter contre ce phénomène est l'objectif de ce rendez-vous. La plupart des enfants qui travaillent cherchent l'indépendance financière.Cependant, cela n'est pas sans risque pour eux, et la direction de l'emploi a été sensible à la question ; à ce sujet, son premier responsable déclare : « La législation algérienne assure la protection des enfants si l'on se fie à l'article 15 de la loi 90/11 du 12/04/90, relative au travail qui interdit toute activité pour les jeunes jusqu'à 16 ans sauf pour apprentissage. Mais ce phénomène est provoqué par la cherté de la vie et bien sûr la prolifération du commerce informel ». A en croire l'inspection du travail de la wilaya de Annaba, le contrôle effectué dans les entreprises privées a permis de découvrir que le taux d'exploitation des enfants a diminué de 0,36%. Ce qui reste insignifiant eu égard aux attentes. Impliquée à plus d'un titre, notamment en matière de déperdition scolaire, la direction de l'éducation s'est justifié par ses chiffres de l'année scolaire 2007/2008 en affirmant : « Les élèves de 4ème année moyenne étaient au nombre de 10 593, dont 70% (7 816 élèves) ont réussi l'année et 2 800 l'ont refaite ; seulement 3,56% d'entre eux ont été orientés vers la formation professionnelle. Pour les élèves de 1ère année secondaire, les reçus se chiffrent à 6 863 élèves avec un taux d'échec de 7,73%. Pour juguler un tant soit peu la déperdition scolaire notre direction a procédé, en novembre 2008, à la récupération de 32 élèves et 125 autres issus de 2ème année secondaire sur un total de 3 561 dont 12,4% ont connu un échec scolaire. Pour les élèves des classes de terminale, c'est un taux d'échec de 4,25% ; ils ont été orientés vers les centres de formation, dont une minorité a préféré s'engager dans les corps constitués ». Enfin, concernant le système judiciaire, selon un juge des mineurs, la loi reste encore clémente à l'encontre des « exploiteurs d'enfants ». Selon ce dernier « une amende dépassant rarement les 2 000 DA n'est pas faite pour mettre un terme à la propagation de ce phénomène de société ».
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