Algérie - Revue de Presse

En attendant l'institutionnalisation d'un festival



En attendant l'institutionnalisation d'un festival
Les journées internationales du court métrage de Blida ont pris fin le week-end dernier pour donner rendez-vous l'année prochaine, sur les hauteurs de Chréa plus précisément. Ces journées vont être « institutionnalisées » en un festival censé regrouper davantage de participants, afin d'encourager les initiatives quant à la création cinématographique dans le domaine du court métrage et de promouvoir touristiquement et économiquement la station climatique de Chréa, connue notamment pour ses cèdres. Lors de la clôture de la semaine internationale du court métrage, qui a eu lieu du 23 au 29 janvier, organisée sous le haut patronat du ministère de la Culture en collaboration avec une entreprise de communication privée, c'était les photos souvenirs et l'émotion du public et les nombreux « hôtes » de la ville des Roses qui étaient au rendez-vous. Heureusement que le manager de la boîte organisatrice de l'événement (Isser Prod), en l'occurrence Rachid Dachemi, était là, dans la salle Mohamed Touri, pour consoler les présents, en leur assurant que ce genre de rencontre va se « perpétuer » grâce aux prochains festivals. En résumé, il y avait tout au long de la semaine écoulée des projections de courts métrages, des ateliers de travail pour les jeunes réalisateurs, des rencontres et des conférences.On note la participation d'une dizaine de cinéastes algériens, à l'instar de Khaled Benaïssa, Yasmine Chouikh et Hassan Touati à côté de leurs confrères maghrébins, français, africains' Le choix des 'uvres était porté sur la diversité, sans thématique particulière et sans message engendrant la polémique. Les organisateurs voulaient surtout intéresser le public et faire naître des vocations chez de jeunes auteurs et susciter également l'engouement pour le 7e art, un créneau longtemps déserté par les cinéphiles. D'ailleurs et par rapport à la dimension internationale de l'événement et de son importance culturel, la salle Mohamed Touri demeurait quasi vide et l'on se demandait où sont partis les nombreux cinéphiles blidéens... Le but de la manifestation était aussi de sensibiliser un ensemble d'institutions nationales et autres organismes pour l'organisation, à Chréa, du Festival international du court métrage. « Nous comptons développer le court métrage en Algérie et créer, avec nos confrères étrangers, une association dédiée à ce genre de cinéma », insista M. Dechimi. La semaine a nécessité une enveloppe financière de 750 millions de centimes dégagée par le ministère de la Culture, sans oublier l'implication de sponsors et autres partenaires.Pour la participation étrangère, on relevait la projection marocaine de Poupées en roseaux, un court métrage de 11 minutes dont le personnage essentiel est un jeune homme vivant dans une solitude et une frustration permanente. Saïd, ne pouvant plus supporter les paradoxes de la société marocaine et les lourds tabous qu'elles imposent, essaie de compenser sa souffrance par des fantasmes... Comme quoi, lorsqu'on fuit les tabous, on tombe dedans... Il y avait aussi une projection critique, appelée C'est notre cinéma, de Julien Colonna et de Pierre Marie Mosconi (France 2007). A travers ce court métrage, ces deux personnes, dont l''uvre n'a pas été acceptée en France, voulaient critiquer le cinéma français qui sombre dans une sorte de routine commandée « d'en haut ».« Les thèmes du cinéma français sont devenus stéréotypés et lorsqu'on essaye d'innover, personne ne veut nous encourager. D'ailleurs, même les chaînes de TV françaises ne jouent pas le jeu. Elles produisent et diffusent uniquement des films toujours orientés vers le même sens et ce, contrairement aux USA, à titre d'exemple, où chaque station a sa propre âme et où chacun peut trouver un espace qui lui convient », regrettera pour sa part Julien Colonna dans une déclaration à El Watan.


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