Algérie

Les mille et une nuits



Histoire d’Aboulhassan Ali Ebn Becar et de Schemselnihar, favorite du calife Haroun Al-Raschid CLVIIe nuit Ebn Thaher, qui était dans la galerie, surpris de cet accident, tourna la tête du côté du prince de Perse, et, au lieu de le voir appuyé contre la jalousie, pour regarder comme lui, il fut extrêmement étonné de le voir étendu à ses pieds, sans mouvement. Il jugea par là de la force de l’amour dont ce prince était épris pour Schemselnihar; et il admira cet étrange effet de sympathie, qui lui causa une peine mortelle, à cause du lieu où ils se trouvaient. Il fit cependant tout ce qu’il put pour faire revenir le prince, mais ce fut inutilement. Ebn Thaher était dans cet embarras, lorsque la confidente de Schemselnihar vint ouvrir la porte de la galerie, et entra hors d’haleine et comme une personne qui ne savait plus où elle en était. «Venez promptement, s’écria-t-elle, que je vous fasse sortir. Tout est ici en confusion, et je crois que voici le dernier de nos jours. -Hé! Comment voulez-vous que nous partions? répondit Ebn Thaher d’un ton qui marquait sa tristesse. Approchez, de grâce, et voyez en quel état est le prince de Perse!» Quand l’esclave le vit évanoui, elle courut chercher de l’eau, sans perdre de temps à discourir, et revint en peu de moments. Enfin le prince de Perse, après qu’on lui eut jeté de l’eau sur le visage, reprit ses esprits: «Prince, lui dit alors Ebn Thaher, nous courons risque de périr ici, vous et moi, si nous y restons davantage; faites donc un effort et sauvons-nous au plus vite. «Il était si faible qu’il ne put se lever lui seul. Ebn Thaher et la confidente lui donnèrent la main, et, le soutenant des deux côtés, ils allèrent jusqu’à une petite porte de fer qui s’ouvrait sur le Tigre. Ils sortirent par là et s’avancèrent jusque sur le bord d’un petit canal qui communiquait au fleuve. La confidente frappa des mains, et aussitôt un petit bateau parut et vint à eux avec un seul rameur. Ali Ebn Becar et son compagnon s’embarquèrent, et l’esclave confidente demeura sur le bord du canal. Dès que le prince fut assis dans le bateau, il étendit une main du côté du palais, et mettant l’autre sur son cœur: «Cher objet de mon âme, s’écria-t-il d’une voix faible, recevez ma foi de cette main, pendant que je vous assure, de celle-ci, que mon cœur conservera éternellement le feu dont il brûle pour vous». Cependant le batelier ramait de toute sa force, et l’esclave confidente de Schemselnihar accompagna le prince de Perse et Ebn Thaher, en marchant sur le bord du canal, jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés au courant du Tigre. Alors, comme elle ne pouvait aller plus loin, elle prit congé d’eux et se retira. A suivre...



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