Algérie

Les migrations à travers le cas algérien



Des chiffres et des maux A contrario, l?Algérie enregistre une fuite de compétences grandissante, devenue inquiétante, vers d?autres cieux. Cela signifie une perte sèche pour le pays et un déficit majeur pour son épanouissement. Les Européens, qui bénéficient souvent de cette situation, analysent ce problème d?un autre angle et affichent des appréhensions par rapport à leur incapacité de contrôler tous ces flux migratoires. L?Algérie est connue maintenant pour être à la fois un pays de transit pour immigrés subsahariens et également réceptif et émetteur d?émigrés algériens. Ce sont là quelques messages qui sortent du colloque sous le thème « Les migrations à travers le cas algérien », organisé, hier et jusqu?à aujourd?hui, par l?université d?Alger en collaboration avec le Conseil de la nation. L?objectif de cette initiative intellectuelle est d?arriver à cerner cette problématique qui préoccupe aussi bien les politiques que les sociologues et chercheurs universitaires. La rencontre, beaucoup plus scientifique et théorique, a vu la participation, en plus des parlementaires, d?une pléiade de professeurs universitaires algériens et étrangers ainsi que des enseignants et des étudiants. Le docteur Souilah Boudjemaâ, professeur à l?université de Jijel et président de la commission des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la communauté algérienne établie à l?étranger, a relevé la diminution impressionnante de l?apport des ressortissants algériens à l?économie nationale. Alors que, selon lui, cet apport était des plus élevés au Maghreb dans les années 1970. A l?époque, il était estimé, a-t-il indiqué, à 100 milliards de francs français par an, soit l?équivalent, actuellement, de presque 18 milliards d?euros. Selon lui, le chômage qui ronge ces émigrés et le travail au noir s?ajoutant au manque d?organisation et de structuration sont autant d?éléments qui ont réduit la mobilisation de l?argent (la devise) des émigrés au bénéfice du pays. Cette situation peut être expliquée également par le manque d?organisation et l?absence de suivi et d?assistance de cette communauté. Assistance qui devait être assurée par les services consulaires algériens, comme l?a souligné un parlementaire. Ce manque de communication et de contact entre les instances officielles représentées par les ambassades et les émigrés a fait qu?il est difficile aujourd?hui de trouver des chiffres précis sur le nombre de ressortissants algériens, leur nature et dans quelle situation ils vivent à l?étranger, ne serait-ce que dans les pays connus pour avoir accueilli en grand nombre les émigrés d?origine algérienne. Le docteur Souilah a néanmoins attesté de la densité des ressortissants algériens dans la région parisienne et sa périphérie. Leur présence dans cette région est estimée, selon lui, à 448 699 personnes, soit 45,77% de la population locale. Il a souligné en outre que les villes de Lyon, Lille et Marseille viennent en seconde position sans toutefois donner des chiffres. Saïd Oulmi, le réalisateur, début des années 1990, du fameux reportage sur la déportation des Algériens vers la Nouvelle-Calédonie, a soulevé le point relatif au manque de considération et de moyens pour les chercheurs algériens, ce qui les pousse à quitter le pays vers des contrées lointaines à la recherche d?un cadre plus agréable. Il a également relevé l?absence d?une politique à même d?attirer les compétences ayant fui le pays pour y revenir. Un autre intervenant a noté que si les médecins quittent en cortège l?Algérie pour aller à l?étranger, surtout vers le Vieux Continent, c?est parce qu?il y a un déséquilibre à l?intérieur du marché de l?emploi. « Il y a 7500 médecins chômeurs en Algérie », a-t-il indiqué. S?il y a une nécessité de prendre en charge ce phénomène et le réguler, il est établi qu?un quart de la population active dans le monde est établi en dehors des pays d?origine.



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