Les métiers "rajeunissent"

Le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels est en effervescence. Ce dernier est en pleins préparatifs pour la rentrée 2018.Il mène notamment une campagne d'information et de sensibilisation auprès des jeunes et de leurs parents à travers différents supports. Une campagne d'affichage et une vidéo sur le site du ministère, entre autres. Cette campagne vise à informer les éventuels candidats sur les différentes formations proposées ainsi que sur leur localisation, dans le but de leur faciliter l'insertion dans la vie active.
En effet, avec plus de 1200 établissements de formation existants et 478 spécialités proposées, une bonne visibilité est primordiale afin que le candidat s'oriente vers la formation qui soit en adéquation avec ses aspirations. En plus de ces établissements, le gouvernement a donné son accord pour l'ouverture de 40 nouveaux établissements, dont 13 instituts nationaux spécialisés de formation professionnelle (Insfp), 24 centres de formation professionnelle et d'apprentissage (Cfpa) et trois instituts de formation professionnelle. La demande est importante pour ces formations, et les efforts devraient être fournis pour attirer plus de candidats. En effet, 300 000 candidats échouent au baccalauréat tous les ans, et une bonne partie de ces derniers se dirige vers la formation professionnelle, notamment celle de technicien supérieur (TS). Même certains bacheliers et licenciés s'inscrivent dans le but d'obtenir un diplôme de technicien supérieur dans certaines spécialités.
À ceux-là s'ajoutent près de 500 000 élèves qui quittent le système scolaire de façon prématurée. Le ministère de tutelle note qu'il ne «ne lésine pas sur les moyens humains et matériels nécessaires afin de répondre à la demande sociale de formation professionnelle», et ainsi offrir une place pédagogique à tous les demandeurs. Il est en effet primordial que chacun puisse se former. Une personne qui quitte prématurément le système scolaire sans possibilité de formation professionnelle sera dans le futur une personne au chômage et qui peinera à trouver un emploi. L'accent semble être mis sur le diplôme de technicien supérieur, pour lequel un niveau de 3ème année secondaire minimum est requis. Le secteur dispose de 121 Insfp, qui ont une vocation nationale et dont la mission principale est de former les TS. Comme mentionné plus haut, 13 autres ouvriront en septembre prochain.
Ces derniers sont répartis à travers toutes les wilayas du pays, et chacun est spécialisé dans un domaine précis. 122 spécialités y sont proposés, dont sept nouvellement introduites. Parmi les nouvelles spécialités proposées, la conduite des travaux de restauration du patrimoine bâti, l'industrie plastique, l'installation et la maintenance des systèmes d'alarme et de vidéosurveillance et la gestion du commerce de détail.
Dans un souci d'équité dans le choix de la formation, surtout au profit des candidats résidant dans des zones rurales ou des zones urbaines défavorisées, il a été décidé de décentraliser certaines formations très demandées, mais proposées seulement dans la wilaya d'Alger. Certains établissements pourront même proposer des formations en apprentissage si ces derniers sont implantés dans un bassin industriel favorable. D'autres établissements proposent également l'internat aux candidats.
Les inscriptions sont encore ouvertes jusqu'au 15 septembre, avec possibilité de s'inscrire sur Internet à travers le site du ministère de tutelle.
Les journées de sélection et d'orientation auront lieu du 16 au 18 septembre pour une rentrée effective le dimanche 23 septembre. Le choix de mettre l'accent sur la formation professionnelle a été fait par certains pays afin que les diplômes soient plus en adéquation avec leurs marchés de l'emploi, et ainsi se concentrer sur l'employabilité des diplômés. Echouer au baccalauréat n'est pas une fatalité, et son obtention n'est pas une condition sine qua non à la réussite. Autant saisir cette opportunité et trouver sa vocation dans une formation qui débouche directement sur un métier. Surtout que les métiers manuels ont le vent en poupe!