Algérie

Les luttes d'intérêts reprennent



Le complexe sidérurgique Sider El-Hadjar serait-il condamné à vivre épisodiquement des conflits dont la majorité relève de luttes d'intérêts étroits au détriment des salariés et de l'outil de production.A l'arrêt total durant la journée de dimanche, du fait du blocage de la voie ferrée de la zone chaude reliant le haut-fourneau n°2 aux aciéries par les contractuels à durée déterminée (CDD) rejoints ensuite par ceux des contrats de travail aidé (CTA), le travail a repris hier matin dans cette zone sensible sans laquelle il n'y aurait aucune coulée d'acier destinée aux autres installations du complexe.
Les protestataires, principalement ceux des CDD, des ingénieurs et techniciens supérieurs, ayant accompli plusieurs années au sein de l'usine et assuré des permanences au même titre, disent-ils, que les travailleurs confirmés, réclament leur intégration dans les différents postes qu'ils occupent présentement à titre précaire et révocable. Pour ceux recrutés dans le cadre des contrats de travail aidé, leur demande porte sur leur intégration dans ceux bénéficiant de CDD.
«Au lieu d'écouter nos revendications, la DG nous a envoyé ses agents de sécurité qui nous ont violentés», affirment les protestataires qui campent sur leurs positions, poursuivant, pour la deuxième journée, leur sit-in devant la direction générale après avoir appris que les discussions menées par le syndicat avec cette dernière n'ont pas abouti.
Les éléments de la Gendarmerie nationale sont même intervenus dimanche pour calmer les esprits et éviter une escalade. Les tentatives menées par le secrétaire général du conseil syndical de l'entreprise nouvellement élu et ayant remplacé le protégé de Baha-Eddine Tliba ont échoué. Il relève, dans un communiqué adressé à certains médias et pas à d'autres, que la direction générale ne veut rien entendre et a même qualifié le mouvement des protestataires d'un non-événement. Il est même allé plus loin en estimant que le complexe, qui a bénéficié d'un soutien conséquent de l'Etat à travers l'investissement de près d'un milliard de dollars, se dirige vers une catastrophe si rien n'est entrepris pour son redressement.
Cet investissement a été accordé à l'entreprise sidérurgique d'El-Hadjar en dépit des moyens financiers limités dont dispose l'Etat du fait de la chute des prix de pétrole.
Pour lui, la DG favorise des personnes par des promotions au détriment d'autres sans tenir compte des compétences et des mérites.
Il relève, par ailleurs, la mauvaise qualité du produit dont des milliers de tonnes de brames ont été refusées par des clients étrangers, faisant perdre à l'usine des millions de dollars.
Pour la direction, ce mouvement est téléguidé par des personnes dont certains syndicalistes. Ces derniers, selon ses dires, veulent mettre de la pression sur la direction pour des recrutements et des postes permanents pour des personnes qui n'y ouvrent pas droit.
Mais certains travailleurs du complexe ont estimé qu'au lieu de refuser catégoriquement les revendications des protestataires et d'utiliser la répression, la DG aurait dû recourir à d'autres moyens plus diplomatiques pour faire comprendre à ces derniers qu'elle les a entendus et qu'elle essaiera de faire de son mieux pour régler par étapes les problèmes selon les moyens dont elle dispose.
Ainsi, soulignent-ils, elle fera baisser la tension et donnera de l'espoir à des jeunes préoccupés par leur devenir, surtout que quelque 1 600 salariés ont fait valoir dernièrement leur droit à la retraite.
A. Bouacha
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