Algérie

Les limites de l?approche sécuritaire


Un consensus a été dégagé autour de l?approche des questions de migration, a-t-il été souligné jeudi à l?issue de la 4e conférence ministérielle du cadre de dialogue des 5+5 qui s?est tenue mercredi et jeudi à Paris. « Une approche globale prenant en compte le respect des intérêts des pays d?origine et des pays d?accueil dans une dynamique de solidarité, de coopération et de développement », a souligné Jean-Louis Borloo, ministre de l?Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, entouré des représentants des 9 autres pays de ce forum de dialogue politique informel (Algérie, Libye, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Espagne, Italie, Malte et Portugal). La gestion des flux, de l?accueil, de la coopération et du codéveloppement a été au centre des travaux de cette réunion. « Les réponses sont complexes, nécessitent un énorme travail à la fois d?échange d?informations, culturel, de codéveloppement et de partenariat à géométrie variable », a ajouté le ministre français. Plus que l?approche sécuritaire qui a ses limites, c?est le codéveloppement et le partenariat qui sont privilégiés de part et d?autre. L?Algérie, qui a assuré la présidence de la conférence ministérielle sur la migration durant la période 2004-2005, était représentée par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Le ministre algérien a fait part de la volonté commune d?aborder ces questions dans une approche de partenariat. « La mise en place d?un dispositif approprié d?intégration des migrants, le renforcement de la lutte contre les discriminations, en particulier en matière d?emploi et de logement, la promotion de la cohésion sociale par l?appui à l?éducation et à la formation professionnelle du migrant et le renforcement des échanges interculturels, ainsi que la meilleure connaissance de la culture et de la langue des pays d?origine sont autant de pistes suggérées. Il s?agit pour nous de les rendre effectives. Ce sont là autant de défis que nous sommes appelés à relever. Nos politiques de voisinage l?exigent et notre volonté de partenariat l?impose », a indiqué Abdelkader Messahel. Et d?ajouter : « Des pistes ont été dégagées, à nous de les gérer ensemble. » Il a signalé que d?autres forums et enceintes prennent en charge ce problème, et que la réflexion sera élargie aux pays subsahariens, lors de la rencontre de l?Union européenne et de l?Union africaine, les 1er et 2 décembre prochain à Addis-Abeba. Il s?agira alors de redynamiser les mécanismes de coopération entre l?Afrique et l?Europe, a précisé Abdelkader Messahel. Les membres des 5 + 5 ont insisté sur les questions d?emploi, de formation, de respect de l?interculturalité, de la santé et du logement. Faisant référence à la convention internationale sur les droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille de 1990, ratifiée par l?Algérie (et 36 autres pays seulement), Abdelkader Messahel a indiqué que les migrants ont des droits, mais aussi des devoirs. Il a, par ailleurs, rappelé que l?Algérie est un pays pourvoyeur de migrants, de transit et de destination et que la migration est « un moyen fort de favoriser le voisinage et la coopération entre les deux rives ». Et Jean-Louis Borloo de conclure qu?il s?agit d?« une migration prise en compte par les gouvernements. Nous sommes tous d?accord pour lutter contre l?immigration illégale, non organisée. » Les résultats de cette réunion serviront à la préparation du sommet de Barcelone.
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