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Les islamo-conservateurs continuent de chahuter l'émancipation de la femme en Algérie


Les islamo-conservateurs continuent de chahuter l'émancipation de la femme en Algérie
En réponse à une question d'un membre du Conseil de la nation au sujet de la Convention internationale de lutte contre toutes formes de discrimination à l'égard des femmes, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aà'ssa, a dénoncé une sortie partisane vaine et sans fondement.Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - La Convention internationale de lutte contre toutes formes de discrimination à l'égard des femmes (Cedaw), ratifiée par l'Algérie en 1996, semble inquiéter le RND aujourd'hui.Jeudi dernier, au Conseil de la nation, le sénateur Béchar Hosni Saà'di a porté ces appréhensions dans une question orale au ministre des Affaires religieuses et des Wakfs Mohamed Aà'ssa, soulignant ce qu'il a qualifié de «conséquences néfastes» de la mise en œuvre par l'Algérie des articles de ladite convention.Dans sa réponse, le ministre, qui s'est déployé pour le rassurer, a dénoncé «une sortie médiatique et partisane vaine et sans aucun fondement». Il a affirmé que l'Algérie «reste attachée aux réserves qu'elle a formulées au sujet des articles qui sont contraires aux préceptes de la religion musulmane et à l'identité nationale». Les appréhensions du membre du Conseil de la nation concernent notamment les dispositions de la convention liées à l'égalité des sexes face au mariage.Mohamed Aà'ssa a soutenu que «l'Etat est conscient de la sensibilité de la question» et que «les réserves émises par l'Algérie sont maintenues». Il a noté que «vingt ans après l'adoption de cette convention, aucun dérapage n'a été constaté comme le dit M. Saà'di, comme le mariage sans l'approbation du tuteur ou autre».Et d'ajouter : «Le gouvernement poursuivra ses efforts en matière de promotion et d'insertion de la femme, pour garantir son émancipation et consolider ses droits, et œuvre à lutter contre toutes formes de violence à l'égard des femmes, en renforçant les instruments de protection juridique et les mécanismes de contrôle».Dans ce sillage, il convient de rappeler que la loi contre les violences à l'égard des femmes adoptée en décembre dernier est restée bloquée pendant des mois dans les tiroirs des deux chambres du Parlement à cause d'une polémique nourrie essentiellement par les élus d'obédience islamiste qui l'ont jugée non conforme à la Charia et n'ont pas manqué de la chahuter dans des termes frèlant la violence verbale.Cette loi complétant le code pénal a introduit, faut-il le rappeler, les notions de «harcèlement dans les lieux publics» et de «harcèlement moral conjugal» ainsi que de lourdes sanctions pour réprimer les abus. Les islamistes y ont vu «un encouragement des femmes à se rebeller contre leurs maris» et sont allés jusqu'à accuser les initiateurs de cette loi de «vouloir détruire la famille algérienne».Or, ce sont désormais les élus du Rassemblement national démocratique (RND) qui portent les appréhensions islamistes par rapport aux droits accordés aux femmes, chahutant l'émancipation de la femme qui est, à leurs yeux, contraire aux préceptes de l'islam.


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