Algérie

Les investisseurs étrangers boudent l'Algérie


Les investisseurs étrangers boudent l'Algérie
Les entrées d'IDE stagnent ainsi en 2015 autour de 15 milliards de dollars au total pour l'Algérie, l'Egypte, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, la Palestine et la Tunisie.Anima Investment Network, le réseau fédérant des agences nationales et régionales de promotion des territoires, des organisations internationales, des associations d'entrepreneurs, des pôles d'innovation, des investisseurs et des instituts de recherche, a publié, le18 juillet dernier, une note dans laquelle il relève "de fortes disparités" dans le bilan 2015 en matière d'investissements directs étrangers des pays des rives Sud et Est de la Méditerranée en matière d'investissements directs étrangers.Le document analyse le World Investment Report 2016 et les données de l'Observatoire des investissements et partenariats en Méditerranée Anima-Mipo. Pour Zoé Luçon, coordinatrice scientifique à Anima, auteure de la note "les bons chiffres de l'investissement direct étranger annoncés par la Cnuced pour 2015 ne sont malheureusement pas partout synonymes d'une embellie économique tangible".Dans les 11 pays des rives Sud et Est de la Méditerranée (Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Palestine, Syrie, Tunisie, Turquie), les très bonnes performances de la Turquie et d'Israël conduisent à une progression de 24% des flux totaux d'IDE. "Mais si l'on exclut ces deux poids lourds, la tendance s'inverse et est au contraire orientée à la baisse (-6%) pour la 3e année consécutive", constate Zoé Luçon. Les entrées d'IDE stagnent ainsi en 2015 autour de 15 milliards de dollars au total pour l'Algérie, l'Egypte, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, la Palestine et la Tunisie (la Syrie n'enregistrant plus d'entrées d'IDE depuis 2012). Le bilan de l'investissement étranger en 2015 reste très mitigé d'un pays à l'autre de la Méditerranée. L'Algérie enregistre ainsi pour la première fois un flux d'investissements étrangers négatifs (-587 millions de dollars), à l'instar de l'Egypte de 2011. "Le volume des désengagements dépasse en effet celui des investissements effectués en raison du rachat par l'Etat algérien de l'opérateur télécom Djezzy au Russe VimpelCom, pour un montant de plus de 2,6 milliards de dollars", explique Zoé Luçon. L'Egypte enregistre au contraire un fort rebond (+49%), retrouvant son niveau d'entrées d'IDE de la prérévolution (6,9 milliards de dollars). "L'Egypte constitue ainsi en 2015 la deuxième économie africaine la plus attractive pour les investisseurs étrangers, en particulier dans les secteurs bancaires (CIB Bank et Citadel Capital), pharmaceutiques (Pfizer), des télécommunications (rachat de Mobile Towers Services par le Britannique Eaton Towers) et des hydrocarbures bien sûr", indique Zoé Luçon. Le Maroc, après le record historique de plus de 3,5 milliards de dollars d'IDE réalisé en 2014, enregistre un léger repli (-11%), avec un solde d'entrées supérieur à 3 milliards de dollars pour la 3e année consécutive. "Le Maroc, dont le statut de base industrielle d'envergure (notamment dans l'automobile) n'est plus à prouver, devient également l'un des grands investisseurs en Afrique, avec 600 millions de dollars émis vers le reste du continent en 2015, particulièrement dans les secteurs des services financiers, des télécommunications et désormais également dans l'industrie", souligne Zoé Luçon. La Coordinatrice scientifique, Anima Investment Network estime que "le Maroc constitue désormais une destination privilégiée pour de nombreuses entreprises souhaitant se développer sur le continent africain et sa stratégie de développement industriel porte ses fruits". Dans le secteur automobile, PSA, Renault et Ford vont continuer à investir dans ce pays et amener dans leur sillage de nombreux sous-traitants. En Tunisie, "en revanche, les flux d'IDE ne décollent toujours pas en 2015", relève Zoé Luçon. "Les aléas de la transition politique et les récentes attaques terroristes sont autant d'obstacles pour rétablir la confiance des investisseurs", analyse la coordinatrice scientifique, Anima Investment Network. Pour Zoé Luçon, "le rapport WIR 2016 de la Cnuced tout comme les annonces détectées en 2015 par l'observatoire Anima-Mipo laissent penser qu'en dépit de la baisse globale de l'investissement attendue en 2016, les pays MED les plus attractifs poursuivront leurs bonnes performances au cours des prochaines années", citant, notamment, l'Egypte et le Maroc.Meziane Rabhi
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