Algérie

Les importateurs de la friperie protestent


A peine le texte de loi, interdisant l'importation de la friperie adopté dans le cadre de la loi de finance 2012, les importateurs de cette marchandise se sont regroupés en face de l'Assemblée populaire nationale (APN) pour contester la décision.
Plus d'une centaine d'opérateurs dans le secteur, entre importateurs et revendeurs, ont tenté de rentrer dans le siège de l'APN, exigeant l'annulation de cette loi, qui «va contribuer à la hausse du taux de chômage en Algérie», ont-ils dit. Découragés par l'imposant dispositif sécuritaire, ils se sont contentés de crier leur colère devant l'immeuble, en menaçant de revenir sur les lieux et hausser le ton et d'user de tous les moyens possibles, afin de faire valoir leurs «droits».
Des centaines d'autres, venus de différentes wilayas, ont été interdits de rallier leurs confrères sur les lieux du rassemblement. Des heurts se sont produits entre les contestataires et les forces de l'ordre qui leur ont interdit de soulever leurs bannières et banderoles. Dispersés devant l'APN, ces commerçants se sont une nouvelle rassemblés devant la Grande-Poste, à quelques centaines de mètres de là.
Les forces de l'ordre ont procédé à l'arrestation de 12 manifestants, selon des sources sûres. Après plusieurs heures de manifestations, deux délégués ont été reçus par le président de la commission des finances de l'APN, qui leur a promis de trouver une solution à ce problème. Contacté sur les lieux, Mohamed Razkallah, porte-parole des revendeurs, a affirmé que cette activité fait vivre plus de 50 000 familles. Et d'ajouter que «la décision d'interdire l'importation de la friperie est tombée comme un couperet».
Selon lui, les contestataires ne vont pas se limiter à ce niveau. D'autres mouvements de protestation sont prévus. Il a annoncé, dans ce cadre, la création d'une nouvelle organisation qui regroupera les associations de la protection du consommateur, particulièrement celui de la classe moyenne.
M. Razkallah a dénoncé l'absence de dialogue avec le partenaire social, avant l'adoption d'une telle loi, qui va pénaliser plusieurs travailleurs. Il y a lieu de noter que ce dossier n'a jamais fait l'unanimité au sein du Parlement. Le président avait inscrit dans son programme quinquennal comme priorité le renforcement du potentiel de production des entreprises, tout en minimisant les importations.
Il avait même déploré le fait que les agences d'import export soient devenues des agences «import-import», contribuant au développement des pays des fournisseurs. Les pays industriels ont ainsi trouvé un bazar à ciel ouvert. A chaque discussion au sein de l'APN pour l'interdiction des importations, des voies s'élèvent contre cette même loi.
Le patronat spécialisé dans le secteur de la production a fait savoir qu'il est pour la suppression des importations en matière de textiles pour favoriser la croissance de ses entreprises et la substitution aux importations.
Cette substitution a été le programme des présidents qui se sont succédé pour favoriser l'extension de celle-ci et surtout pour préserver les emplois du secteur. «Le secteur du textile agonise». Les producteurs de ce créneau ont, à plusieurs reprises, tiré la sonnette d'alarme. Dans la wilaya de Sétif, selon des sources sûres, les importateurs ont appelé à la réalisation d'un deuxième aéroport, réservé spécialement aux importations.


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