Algérie

Les Hafcides et L’Espagne, une histoire pathétique



Don Fernando, Infant de Bougie 1ère partie   En 1510, le long règne de la famille hafcide se termine pour faire place à l’occupation espagnole. La reconquête de L’Espagne s’achève en 1492-93 au moment de la chute du royaume de Grenade, dernier bastion musulman d’une ère de huit siècles de présence. La reine Isabelle de Castille (1451-1504) puissante souveraine s’unit, par les liens du mariage, à un autre monarque aussi puissant, Ferdinand V, roi d’Aragon (1452-1516). Cette alliance rend effective la réunion des deux principales monarchies ibériques, principe de l’unité espagnole. Encouragée par le retentissant succès couronnant l’œuvre de Christophe Colomb, à qui elle fournit les ressources nécessaires pour ses expéditions maritimes lointaines, exaltée par les victoires militaires réalisées sur le sol espagnol, Isabelle de Castille caresse du regard les côtes africaines, et le doux espoir de piétiner tant de terres, en tant que conquérante, berce ses ambitions. Les historiens octroient à cette souveraine la réputation d’être belle, intelligente, énergique et brossent d’elle le portrait suivant: «cette reine élégante et élancée, au teint pâle, aux cheveux blonds, aux yeux pers, était à la fois austère et passionnée, d’humeur douce et de caractère énergique.(1)» Elle fut l’inspiratrice et l’âme de l’entreprise qui consiste à conquérir le littoral du Maghreb Central, fermement appuyée par son favori le Cardinal Ximenez, archevêque de Tolède. Forte de son prestige, Isabelle organise deux expéditions commandées par le duc Medina Sidonia qui pénètre tout d’abord à Melilla puis à Rasassa en 1496. Mais en 1504, sa mort prématurée brise momentanément ce projet. Cependant, très lucide, elle exprimera dans un testament ses dernières volontés, recommandant d’une façon nette et précise « de ne pas interrompre la conquête de L’Afrique.(2)» Le Maghreb central, terre propice à un projet de conquête.   Cette action initiée par la reine Isabelle dans une optique d’expansion coloniale rentre dans sa phase d’exécution dès la prise de Mers El-Kébir. En effet, le roi Ferdinand V manifeste quelques hésitations, mais influencé par son entourage, il finit par céder et met à exécution le testament de son épouse. Dès le 13 septembre de l’année 1505, il envoie une flotte commandée par Diego Fernandez de Cordoba, marquis De Comares, qui s’empare de la forteresse. Le 19 mai 1509, ce même monarque réunit une forte armée qui, sous le commandement du comte Pierre De Navarro, traverse sans incident la mer Méditerranée et accoste sur le rivage d’Oran. Cette nouvelle armée assaillante ne rencontre qu’une faible résistance de la part de la population et envahit la ville qui est désormais placée sous étendard espagnol. Diego Fernandez De Cordoba est alors nommé «capitaine général de la ville d’Oran, de Mers El-Kébir et du royaume de Tlemcen. (3)»   Situation de Bougie au moment du bombardement   De tout temps, et de nombreux écrits l’attestent, Bougie fut un royaume qui connut une longue période de stabilité et de paix intérieure malgré quelques guerres intestines, malgré quelques soulèvements et tentatives de rébellion qui n’eurent aucun succès. L’essor économique s’accentue. Les souverains se consacrent pleinement à favoriser l’agriculture, l’artisanat et le commerce qui fut très florissant. Tous les ports méditerranéens y envoient leurs navires pour l’achat de produits végétaux, huile et cire. Cette ville fut également un centre culturel arabo-berbèro-andalou très actif, rayonnant sur tout le Maghreb. Cependant, le royaume eut le sort de tous les empires, la faiblesse et la décrépitude le gagnèrent, il fut morcelé entre cousins dont les ancêtres fondateurs étaient frères. Les cousins, pour s’assurer les meilleures parts, eurent recours à des luttes sanglantes et dévastatrices qui réduisirent leurs ressources et leurs énergies.   Bibliographie:   1-Encyclopédie Larousse, tome IV p 113 2-Camille Kehl, Oran et l’Oranie avant l’occupation française p 25, Société de géographie et d’archéologie de la province d’Oran. 3-J. Cazenave, Pierre de Navarro, conquérant du Velez, Oran, Bougie et Tripoli Bull 1925,131   A suivre... Mahmoudi Meriem
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