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Les gendarmes chargent violemment les manifestants


Les gendarmes chargent violemment les manifestants
A lors que la ville revenait peu à peu au calme, hier, plusieurs gendarmes arrivés en véhicules tout-terrain, rejoints par leurs collègues chargés de la surveillance du site pétrolier de Gour Mahmoud, se sont attaqués à un groupe de manifestants qui campaient sur le site baptisé Somoud 2, à 28 km de la ville d'In Salah, sur le tronçon de la route transafricaine menant aux puits de gaz de schiste.Les 13 manifestants admis à l'hôpital d'In Salah pour blessures et commotions diverses témoignent : «Vers 11h30, nous avons vu arriver 18 véhicules 4x4 de la Gendarmerie nationale ainsi que deux chasse-neige qui ont subitement foncé sur les deux kheïmas montées sur le site.» Et pour intimider les protestataires, «les gendarmes ont opéré une fouille corporelle à la recherche d'armes blanches», en vain. «Nous n'étions pas armés, nous avons crié que nous étions pacifiques et qu'on était juste contre la fracturation hydraulique, mais rien à faire.Les coups fusaient de partout avec violence, un gendarme m'a même jeté à la face ?tu en sais quoi, toi, de la fracturation hydraulique ''» Parmi les victimes, un vieil homme qui ne passait pas la nuit avec les neuf manifestants permanents de Somoud 2, mais qui les ravitaillait en denrées alimentaires, avec trois autres habitants d'In Salah. L'un d'eux décrit avec amertume et détaillant «une attaque agressive, coups de matraque et de bottes, sans crier gare. Quelque 160 gendarmes ont pris part à l'assaut, avec une sauvagerie choquante qui a atteint son apogée avec la mise à feu des deux tentes dans un moment de délectation».Il faut savoir que contrairement à Somoud 1 situé au centre-ville depuis 62 jours déjà, Somoud 2 a été créé beaucoup plus tard, dans le souci de garder un ?il sur le site des puits de gaz de schiste, histoire de repérer les préparatifs du passage à la fracturation hydraulique sur le second puits.Les blessés racontent aussi : «Les gendarmes nous ont menottés, ils nous ont ligoté le cou et les mains avec nos chèches pour nous immobiliser. L'un de nous a été maintenu à terre, à coups de rangers d'un gendarme sur la tête.» Alors que certains ont été soignés et libérés dans la journée, une des victimes est encore à l'hôpital pour traumatisme divers.Appel à l'apaisementRetour chez le chef du secteur militaire, éberlué semble-t-il par la nature de l'agression dont les détails lui ont été relatés par les victimes elles-mêmes, munies de certificats médicaux et de photos. Ce dernier a convoqué la commission de sécurité de la daïra d'In Salah, qui est rapidement intervenue pour contenir la colère qui a suivi cette nouvelle répression par les gendarmes.Les événements de samedi et dimanche n'étant pas encore digérés, une réunion ad hoc a été tenue hier après-midi pour condamner «les agissements de ces gendarmes vraisemblablement instruits par un commandant zélé qui a agi sans les ordres de sa hiérarchie», rapporte un membre de la société civile d'In Salah qui a assisté à cette rencontre, dont l'ordre du jour concernait «la situation à In Salah et les dépassements des forces de l'ordre».Cette réunion, qui se voulait «apaisante et appelant à rouvrir les canaux du dialogue et de la collaboration» a annoncé la visite, le lendemain à In Salah, du commandant de la VIe Région militaire de Tamanrasset qui «devrait prendre des mesures disciplinaires exemplaires à l'encontre des gendarmes qui ont agressé les manifestants».


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