Algérie

Les fictifs affectifs



Au départ, comme dans toute colère saine, il y a de la bonne intention. Avec son horrible loi révisionniste qui a réussi à trouver « un côté positif à la colonisation », il y avait de quoi s?énerver. Cette loi française, passée sous la pression du cercle des légionnaires disparus, date de février. Aujourd?hui, soit près de quatre mois plus tard, le FLN et Abdelaziz Belkhadem s?emportent. Pourquoi quatre mois après ? Avant d?y répondre, il faut d?abord répondre à la France qu?elle a bien construit des ponts et des routes, mais que l?Algérie aurait été indépendante plus tôt, elle en aurait construit aussi par transfert de technologie ou simplement dans le cadre d?un appel d?offres international publié dans El Moudjahid en page 12. Il faut aussi rappeler qu?à l?indépendance 10% seulement des Algériens étaient alphabétisés et que ce chiffre se passe de tout commentaire. Mais il semble nécessaire de rappeler aux Algériens que par définition biologique, une colère différée n?est plus une colère, mais un calcul. Si donc un officiel s?emporte quatre mois plus tard, c?est qu?il n?est pas énervé, mais qu?il répond à une stratégie. Passé le traité d?amitié algéro-français, le déploiement américain et les revirements verbaux du Président algérien, restera ce problème de fond : d?un côté, les officiels algériens sont prêts à oublier la guerre en échange de quelque chose ; de l?autre, les Blancs sont toujours convaincus qu?ils ont historiquement raison, au passé comme au présent. La France doit non seulement s?excuser sur le fait colonial, méprisable entreprise de dépossession, mais aussi sur la forme, la pratique coloniale qui a causé tant de malheurs. De leur côté, les officiels algériens devraient s?excuser auprès des Algériens pour détournement affectif d?intérêt historique à des fins politiques. La guerre n?est pas un jeu et en profiter n?est pas amusant.
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