Algérie

Les étrangers seront autorisés à investir en Bourse L'option est à l'étude au ministère de l'Industrie


Les étrangers seront autorisés à investir en Bourse                                    L'option est à l'étude au ministère de l'Industrie
Photo : S. Zoheir
Par Amel Bouakba
Les pouvoirs publics veulent booster l'activité boursière en Algérie. Les étrangers non-résidents auront le droit de racheter des actions émises par des entreprises algériennes en Bourse. Cette possibilité est, pour l'heure, à l'étude au niveau du ministère de l'Industrie, des PME et de l'investissement, (Mipi) a affirmé hier, à l'APS, une source proche du dossier. «En dépit d'un règlement de la Banque d'Algérie autorisant en principe l'investissement étranger dans les valeurs mobilières, les étrangers ne peuvent souscrire, actuellement, à des actions d'entreprises algériennes en Bourse», a rappelé la même source. En effet, le règlement 2000-04 du 2 avril 2000, relatif aux mouvements de capitaux au titre des investissements de portefeuille des non-résidents, stipule que les entrées de devises librement convertibles pour l'achat de valeurs mobilières (actions, obligations et autres titres cotés à la Bourse d'Alger) par des non-résidents s'effectuent librement par le biais des banques et établissements financiers, intermédiaires agréés. Mais, pour l'instant, le Mipi n'a toujours pas tranché sur l'opportunité d'une telle option, qui, faut-il le souligner, avait fait objet d'un large débat au sein de la Commission de surveillance des opérations en Bourse (Cosob). Il est à noter que «l'option d'autoriser les étrangers non-résidents à investir en Bourse a été formulée dans le cadre de la réforme du marché financier, engagée par les pouvoirs publics pour doper un segment de financement de l'économie, encore à la traîne». «Actuellement le financement de l'économie est supporté essentiellement par les banques, le budget de l'Etat et le recours aux avoirs du Fonds de régulation des recettes (FRR), alimenté par les recettes supplémentaires de pétrole», a précisé la même source. Et d'ajouter que «l'autre axe de la réforme du marché financier examiné par le Mipi est la cession au grand public du droit de préemption revenant à l'Etat dans le cas de cession en Bourse des participations des actionnaires étrangers». Pour rappel, la proposition a déjà été avancée en 2011 dans la foulée de la présentation des premiers résultats de la réforme du marché financier par la Cosob. Elle est au centre des débats au sein du milieu financier, mais le dernier mot revient au Mipi, en tant que département en charge de l'investissement étranger de l'approuver ou non. «La Cosob avait fait état en 2011 de nombreuses demandes d'ouverture de capital d'entreprises étrangères, via la bourse mais qui sont restées sans suite, bloquées par ce droit qui donne la priorité à l'Etat dans ce rachat», indique-t-on de même source. Cependant, ces entreprises doivent attendre plusieurs mois pour s'introduire en Bourse dans le cas où l'Etat décide de renoncer à son droit de rachat. La suppression de l'exercice de ce droit dans ce cas précis, a été présentée par la Cosob comme une piste importante qui va ouvrir la voie à l'introduction en Bourse de plusieurs entreprises étrangères. «Si ce droit a été instauré en 2009 par le gouvernement en réponse à la revente, et dans la plus grande discrétion, des cimenteries d'Orascom Construction au français Lafarge, sa généralisation sur toutes les cessions des participations étrangères s'avère actuellement insensée», souligne encore cette même source. «Si la mesure ne fait pas d'exception c'est parce qu'elle a été légiférée à la hâte pour répondre au plus pressé, qui était alors de stopper la spéculation dans la vente d'actifs d'étrangers à d'autres étrangers», a-t-on enfin estimé. Réagissant à la proposition de céder, via la Bourse, des actions d'entreprises algériennes à des investisseurs étrangers non résidents, l'expert Mahdjoub Bedda a affirmé qu'il s'agit là d' «une nouvelle option pour attirer les IDE vers l'Algérie, pour peu que l'Etat régule l'opération». Selon cet expert, «une telle décision, en vigueur dans de nombreux pays du Sud et émergents, donnera aux autorités une nouvelle opportunité pour attirer des investissements étrangers et aidera à créer des partenariats avec des mécanismes beaucoup plus souples».


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