Algérie - Revue de Presse


Mais où est passée la Coopawi ? La Coopérative avicole de wilaya (Copeat ex-Coopawi), située sur la route de Staouéli, commune de Aïn Benian, au lieudit haouch Errouz, n?existe pratiquement plus depuis l?été dernier. Lancée au début des années 1980, cette entité économique spécialisée dans l?élevage, l?engraissage de volaille et la production de poussins a été « rasée de la surface de Aïn Benian », comme tient à le préciser un groupe de travailleurs qui s?est déplacé à notre rédaction. Ce dernier affirme que le maître d?ouvrage, en l?occurrence la direction de l?hydraulique de la wilaya d?Alger, qui a entamé, conformément à l?arrêté du wali d?Alger n°1467, les travaux de réalisation d?une station d?épuration des eaux usées, en septembre 2004, n?a présenté « aucune autorisation » aux employés de cette entreprise. Or, estiment ces derniers, « nous détenons un acte de propriété authentifié par une convention d?achat (BADR) du patrimoine, dont 30% ont été libérés pour le compte du Trésor », expliquent-ils. « Les travailleurs font face à des difficultés financières depuis plusieurs années. Ils n?ont reçu que des avances sur salaires », attestent nos interlocuteurs non sans préciser qu?ils n?ont aucune objection pour la réalisation de ce projet du moment qu?il est d?utilité publique. « Nous estimons qu?il est de leur droit de réclamer une indemnisation des fonds engagés et de la plus value des activités salariales, comme le stipule la loi », ajoutent-ils, assurant qu?aucune décision n?a été prise dans ce sens « ni de la part des initiateurs du projet ni de la part des responsables de la Coopawi ». « Les 70 familles qui vivaient dans ce haouch ont été toutes relogées dans des chalets. Pourquoi nous a-t-on abandonnés à notre triste sort ? » s?interrogent les travailleurs. D?une superficie globale d?un hectare, la coopérative avicole de wilaya employait plus d?une vingtaine de travailleurs, parmi eux des cadres de l?agriculture avec plus de vingt ans d?expérience dans ce domaine. Les hangars et les locaux de l?entreprise ont été entièrement démolis. Des camions constituant le parc roulant de l?entreprise, des incubateurs, des couvoirs et plusieurs autres matériels de production ont « disparus du jour au lendemain » sans que la liquidation de l?entreprise ne soit prononcée. Une partie de la coopérative a été même louée à un particulier à 115 000 DA par mois. « Toutes ces rentrées d?argent n?ont été bénéfiques à aucun employé ayant droit. Au contraire, nous avons été contraints de nous orienter vers la justice ». En mars 2004, un expert a été dépêché par la wilaya d?Alger, mais le rapport qu?il a établi est demeuré secret. « Juridiquement, l?entreprise existe toujours. Elle n?a pas été dissoute. Le bilan financier n?a pas été déposé. L?entreprise reçoit toujours des documents émanant des services des assurances et des impôts », affirment-ils, précisant que des employés ont poursuivi la Coopawi en justice afin de réclamer leurs dus. « Ils ont même obtenu gain de cause auprès des tribunaux, mais aucun responsable n?est en mesure d?exécuter les décisions de notre justice puisqu?il n?y a ni locaux d?entreprise ni responsables d?entreprise », ironisent-ils. Les travailleurs de la Coopawi réclament l?intervention des plus hautes autorités du pays afin de les indemniser ou de les rattacher à la Caisse d?assurance chômage. Nos tentatives de joindre les responsables de la direction de l?hydraulique et ceux de l?agriculture de la wilaya d?Alger et même du président de la Coopawi sont restées vaines.
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